AFRIQUE
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Le Burkina veut comprendre les circonstances de la mort d'un influenceur à Abidjan
“Suicide” pour Abidjan, “assassinat crapuleux” pour Ouagadougou, le Burkina veut comprendre les circonstances de la mort d'un cyberactiviste dans les cellules de l’école de gendarmerie d’Abidjan.
Le Burkina veut comprendre les circonstances de la mort d'un influenceur à Abidjan
Les doutes subsistent sur les circonstances de la mort d’Alain Christophe Traoré. / Others
29 juillet 2025

Le gouvernement burkinabè a exigé, lundi, que "toute la lumière soit faite" sur la mort en prison à Abidjan de l'influenceur Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, soutien des militaires au pouvoir au Burkina. Pour rappel, il était détenu depuis janvier en Côte d'Ivoire pour "intelligence avec des agents d'un Etat étranger". 

La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations très tendues depuis la prise de pouvoir à Ouagadougou du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d'Etat en septembre 2022.

Détenu à l'Ecole de Gendarmerie à Abidjan, Alain Christophe Traoré, 44 ans, "s'est pendu à l'aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s'ouvrir les veines du poignet", a affirmé, dimanche, le procureur de la République de Côte d'Ivoire Oumar Braman Koné, précisant qu'une enquête est en cours pour comprendre les "circonstances" du décès.

M. Traoré a été retrouvé mort jeudi.

Interpellé le 10 janvier à Abidjan, Alino Faso était notamment poursuivi pour "intelligence avec des agents d'un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d'Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels".

"Nous exigeons que toute la lumière soit faite sur ce drame", a réagi, lundi, dans un communiqué, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, lors d'une convocation de la chargée d'Affaires de l'ambassade de Côte d'Ivoire à Ouagadougou. 

Le gouvernement "rejette avec force et vigueur la thèse du suicide actuellement avancée par les autorités ivoiriennes", a affirmé, plus tard, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo.


Un critique du gouvernement ivoirien

Il "condamne fermement cette disparition assimilable à un assassinat crapuleux" et "s'interroge sur les motivations révélées de sa détention dans une caserne de gendarmerie plus de six mois après son interpellation et sans procès", a dit le porte-parole.

Par ailleurs, le gouvernement "exige des autorités ivoiriennes le rapatriement sans délai du corps".

Le ministre Traoré indique que "ni les représentations diplomatiques du Burkina Faso en Côte d'Ivoire (...), ni le ministère en charge des Affaires étrangères à Ouagadougou, n'ont été officiellement notifiés sur la survenue de ce drame".

Selon lui, "c'est 72 heures après le drame que la nouvelle a été diffusée à travers un communiqué lapidaire".

"Il y a beaucoup de mépris, un manque d'égard et de courtoisie pour les autorités et le peuple burkinabè" et "encore plus pour la famille du défunt qui découvre une nouvelle aussi douloureuse sur les réseaux sociaux", a déclaré Karamoko Jean-Marie Traoré.  

Une source sécuritaire avait informé, en janvier, qu'Alino Faso était suspecté d'avoir des liens étroits avec les "Bataillons d'intervention rapide de la communication" (BIR-C), un groupe de cyberactivistes burkinabè très influents sur les réseaux sociaux.

Alino Faso s'était installé en 2021 avec sa famille à Abidjan où il avait ouvert un restaurant, mais séjournait régulièrement au Burkina Faso. 

Lire aussi: Burkina: le capitaine Traoré accuse Abidjan d'accueillir "les déstabilisateurs" de son pays


SOURCE:TRT français et agences
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