Le parquet antiterroriste français du tribunal judiciaire de Paris a décidé d’ouvrir une enquête après le dépôt d’une plainte, en novembre 2024, avec constitution de partie civile, contre des Franco-Israéliens pour complicité de génocide, incitation au génocide et complicité de crimes contre l'humanité à Gaza. 

C'est la première enquête sous ce motif, le plus grave dans l’échelle du droit en France.

L’Union juive française pour la paix, une association antisioniste, et une femme franco-palestinienne, dont la famille vit dans la bande de Gaza, ont dénoncé notamment les actions de blocage de l’aide humanitaire par des Franco-Israéliens, ce qui peut constituer un crime de guerre.

Les plaignants ont choisi de se constituer partie civile, ce qui entraîne systématiquement l’ouverture d’une information judiciaire, afin d’éviter un classement sans suite par le parquet. 

Israël is Forever dans le collimateur de la justice

Deux collectifs franco-israéliens sont particulièrement visés: "Israel Is Forever" et "Tsav 9". Ils sont accusés d’avoir depuis le mois de janvier 2024 contribué à la famine en cours dans la bande de Gaza, en bloquant les rares camions d’aide humanitaire autorisés à entrer.

 "Israel Is Forever" s'est fait connaître en France pour avoir invité le ministre d'extrême droite israélien Bezalel Smotrich à Paris, mi-novembre 2024, pour un gala de soutien à l’armée israélienne.

La présidente de cette association sioniste, Nilli Kupfer-Naouri est, elle aussi, bien connue des médias, ayant été invitée maintes fois par les médias français. Elle a inlassablement justifié les attaques israéliennes contre la population de Gaza en arguant “qu’il n’y a pas de population innocente à Gaza”.

Très impliquée, elle a également posté nombres de vidéos à la frontière égyptienne alors qu’elle bloquait les camions d’aide destinée aux Gazaouis en répétant “pas d’aide pour l’ennemi.”

Elle n’hésitait pas à appeler l’armée israélienne à tuer même les enfants palestiniens car “il n’y a pas de civils à Gaza”, insinuant ainsi que toute la population est affiliée au Hamas. Son père est un ancien président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France).

Tsav 9, un collectif israélien créé en janvier 2024, a à son actif plusieurs saccages de convois humanitaires. Il est soutenu par l’extrême-droite israélienne et le collectif compte pour partie des colons israéliens.

Rachel Touitou, porte-parole du mouvement Tsav 9, a accusé il y a deux jours sur la chaîne israélienne I24 le Hamas de voler l’aide humanitaire, ce qui n’a jamais été prouvé et constaté par des voix indépendantes. Tsav 9 soutient l'acheminement de l'aide par ce qu’elle appelle "une compagnie neutre américaine" (la nouvelle Fondation humanitaire pour Gaza financée par Washington) et souhaite organiser ses propres distributions d’aide humanitaire. Rachel Touitou révèle que le Premier ministre israélien Netanyahou a rencontré le collectif  la semaine dernière pour présenter leur projet de huit centres au total le long de la bande de Gaza.

À Gaza, l'ONU estime que 2,4 millions de personnes sont menacées de famine et dénonce la volonté d’Israël de contrôler l’aide humanitaire, ce qui n’assure pas une impartialité totale dans l’aide distribuée.