Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé lundi l'espoir que la Turquie redevienne un médiateur clé entre la Russie et l'Ukraine, réaffirmant l'engagement d'Ankara à relancer les négociations de paix visant à mettre fin à la guerre.
"Tout comme la table des négociations [entre la Russie et l'Ukraine] a été établie à Istanbul, la table des négociations de paix sera également établie en Turquie dans un avenir proche, et cette guerre sanglante prendra fin", a-t-il déclaré, à l'issue d'une réunion du cabinet à Ankara.
Ses propos interviennent quelques jours après qu'Istanbul a accueilli, le 23 juillet, le troisième cycle de négociations de paix renouvelées entre l'Ukraine et la Russie, après deux précédents cycles organisés en mai et juin.
Ces rencontres, restées largement discrètes, ont donné lieu à des échanges diplomatiques, tant officiels qu’indirects, la Turquie jouant un rôle de facilitateur entre les conseillers de haut rang et les responsables de la sécurité des deux parties.
Les efforts de médiation de la Turquie
Ankara avait déjà accueilli des pourparlers de haut niveau en mars 2022, réunissant des délégations russes et ukrainiennes à Istanbul pour des entretiens directs, quelques semaines seulement après le début de la guerre. Bien que ces négociations aient échoué à déboucher sur une trêve, elles avaient ouvert la voie à des accords tels que l'Initiative céréalière de la mer Noire, aujourd'hui suspendue, également négociée par la Turquie et les Nations Unies.
Depuis le début du conflit, la Turquie a adopté une posture de neutralité, maintenant des relations avec Kiev et Moscou. Erdogan a proposé à plusieurs reprises sa médiation, insistant sur la nécessité du dialogue diplomatique face à l'escalade, notamment dans les domaines de l'énergie, de la sécurité et de l'aide humanitaire.
Bien que les détails des derniers cycles de négociations restent rares, les autorités turques ont qualifié ces discussions de "constructives", estimant qu'elles pourraient préparer le terrain à un cadre plus large de cessez-le-feu.
Le regain d'intérêt du président Erdogan pour la diplomatie intervient dans un contexte d'impasse militaire prolongée en Ukraine et de lassitude croissante du monde face à ce conflit prolongé.