MOYEN-ORIENT
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Israël attaque le Yémen, le Liban, la Syrie et Gaza en un seul jour
L’occupation complète de Gaza, au bord d’une catastrophe humanitaire, par l’armée israélienne se précise. Exaspéré par la logique guerrière d’Israël, le Hamas remet en question l’opportunité des discussions sur une trêve.
Israël attaque le Yémen, le Liban, la Syrie et Gaza en un seul jour
Des chars israéliens opèrent à Gaza, près de la frontière entre Israël et Gaza / Reuters
6 mai 2025

Israël a attaqué le Yémen, le Liban, la Syrie, ainsi que Gaza en un seul jour, tuant au moins 54 personnes lundi. 

L’armée israélienne confirme avoir frappé des cibles au Yémen autour du port maritime de Hodeïda, à environ 2 000 kilomètres d’Israël.

Ces raids ont été menés “en réponse aux attaques répétées du groupe Houthi contre “l’État d’Israël, au cours desquelles des missiles sol-sol et des drones ont été lancés vers le territoire du pays et ses citoyens”, affirme l’armée israélienne. 

Le même jour, elle a ciblé le Liban et la Syrie, pour, prétendument, protéger la minorité druze de ces pays.

Déplacer 2 millions de Palestiniens

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que plus de 2 millions d'habitants de Gaza seraient “déplacés” lors d'une nouvelle offensive terrestre, alors que le blocus total imposé par Israël à l'enclave atteint 65 jours

“Une telle décision met en danger ceux qui restent en captivité, mais il n’y a plus le choix”, a déclaré Zohar, membre du parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la chaîne publique israélienne KAN.

Zohar estime que cet assaut militaire forcera le Hamas à libérer les otages israéliens et à s’exiler en dehors de Gaza.

Le bureau de Netanyahu a déclaré, lundi matin, que le cabinet de sécurité d’Israël avait approuvé à l’unanimité un plan visant à étendre son assaut militaire sur Gaza et à occuper le territoire.

Du reste, l'armée israélienne a annoncé que des exercices se dérouleront aujourd'hui à proximité de la base militaire située dans le quartier de Tel HaShomer, à Ramat Gan, à l'est de Tel Aviv.

Des exercices navals auront également lieu dans la zone côtière de Rosh HaNikra, au nord, près de la frontière avec le Liban, et dans la ville côtière voisine de Nahariya, a indiqué l'armée.

Paris condamne fermement

Réagissant à ces nouveaux développements, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé, ce mardi, sa "condamnation très ferme" du plan israélien de conquête de Gaza et de sa nouvelle campagne militaire sur le territoire palestinien.

"Ce n'est pas acceptable", a dénoncé M. Barrot sur la radio RTL, estimant que le gouvernement israélien était "en infraction avec le droit humanitaire". 

Selon lui, "l'urgence, c'est le cessez-le-feu et l'accès sans entrave de l'aide humanitaire, massivement". 

Les nouvelles négociations de trêve en question

Face à la logique guerrière de Netanyahu, le Hamas estime que les négociations pour une trêve à Gaza n'ont plus d'intérêt à ce stade et appelle le monde à faire pression sur Israël pour faire cesser "la guerre de la faim" dans le territoire palestinien, a indiqué, ce même mardi, un haut responsable.

"Il n'y a aucun sens à engager des négociations, ni à examiner de nouvelles propositions de cessez-le-feu tant que se poursuivent la guerre de la faim et la guerre d'extermination dans la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement de résistance palestinien.

Washington “complice”

Alors que les hôpitaux de Gaza sont au bord de l'effondrement et que les menaces de famine se précisent, Rashida Tlaib, première femme d'origine palestinienne à siéger au Congrès américain, a accusé les États-Unis d’être complices du génocide israélien à Gaza.

Dans un message publié sur X, Tlaib, réélue à la Chambre des représentants en novembre dernier, a déclaré que Netanyahu avait annoncé son intention d'”expulser par la force et de procéder à un nettoyage ethnique de l'ensemble de la population palestinienne”.

Netanyahu a également l'intention de “raser et annexer Gaza”, a-t-elle fustigé, ajoutant que ce plan intervient après 64 jours de blocage par Israël de toute aide alimentaire et humanitaire à l'entrée de ce territoire déchiré par la guerre.

“Cela a toujours été leur plan… Les États-Unis sont complices de ce génocide”, a condamné Tlaib. 

La guerre menée par Israël a tué au moins 52 567 Palestiniens et en a blessé 118 610, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le Bureau des médias du gouvernement a actualisé le bilan à plus de 61 700 morts, précisant que des milliers de personnes disparues sous les décombres sont présumées mortes.

Lire aussi: Ministre israélien : L'objectif d'Israël est "l'occupation complète" de Gaza


SOURCE:TRT français et agences
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