FRANCE
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Gaza: “Il n’existe pas d’alternative” à une solution à deux États, plaide Jean-Noël Barrot à l’ONU
Priver les peuples de leur droit à l'autodétermination “conduit inévitablement au ressentiment, à la violence et à la guerre”, a déclaré Jean-Noël Barrot lors de la conférence de l'ONU sur la solution à deux Etats.
Gaza: “Il n’existe pas d’alternative” à une solution à deux États, plaide Jean-Noël Barrot à l’ONU
"Seule cette solution politique à deux États permettra de répondre aux aspirations légitimes des deux peuples à vivre en paix" a affirmé Barrot. / Reuters
29 juillet 2025

Après l'annonce, jeudi, du président français, Emmanuel Macron, qu'il reconnaîtrait l'Etat palestinien formellement en septembre, la conférence convoquée par l'Assemblée générale de l'ONU espère enclencher une dynamique en la matière.

Espérer un cessez-le-feu durable à Gaza sans une vision politique claire de l'avenir de l'enclave est illusoire, a affirmé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, lundi soir, lors de la conférence de l'ONU sur la Palestine à New York.

“Il est illusoire de penser qu'un cessez-le-feu peut durer sans une vision générale de ce que sera Gaza après la guerre, sans un horizon politique et une alternative à la guerre permanente”, a-t-il ajouté.

“Pas d’alternative”

Barrot a souligné que le conflit israélo-palestinien ne peut être réglé par des moyens militaires et a réitéré qu'une solution à deux États reste la seule option viable pour parvenir à la paix : 

“Nous devons travailler aux moyens de passer de la fin de la guerre à Gaza à la fin du conflit israélo-palestinien alors que cette guerre menace la stabilité de la région tout entière. Seule cette solution politique à deux États permettra de répondre aux aspirations légitimes des deux peuples à vivre en paix. Il n’existe pas d’alternative”.

Dans son discours, le chef de la diplomatie française a établi un lien entre le soutien historique de la France à Israël et sa pression croissante en faveur d'un État palestinien : “La France reconnaît ce même droit au peuple palestinien, le droit d'avoir sa propre patrie”.

Au moins 142 des 193 Etats membres de l'ONU -en comptant la France- reconnaissent ou sont sur le point de reconnaitre l'Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.

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D'autres "pays occidentaux" vont exprimer leur intention de reconnaître l'Etat palestinien cette semaine, a assuré M. Barrot, sans les identifier.  Barrot a ajouté que priver les peuples du droit à l'autodétermination “conduit inévitablement au ressentiment, à la violence et à la guerre”.

La France, a-t-il dit, soutient depuis longtemps une solution à deux États, citant les positions d'anciens dirigeants français tels que Charles de Gaulle et Emmanuel Macron, l'actuel président.

“Mais nous sommes aujourd'hui à un moment où cette perspective est menacée”, a averti Barrot.

“Briser la spirale de violence”

Il a également critiqué l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, les attaques des colons extrémistes et le récent vote de la Knesset (parlement) en faveur de l'annexion complète du territoire occupé.

“L'idée de deux États s'éloigne de plus en plus”, a-t-il soutenu, ajoutant : “Nous ne pouvons pas nous résigner à cette situation, et nous ne pouvons pas attendre plus longtemps”.

“La France est prête à reconnaître pleinement l'État de Palestine, et le fera au mois de septembre. (...) Cette reconnaissance est à la fois un refus de la logique de guerre et un appel à la paix”, a réaffirmé le ministre français.

Pour conclure, Barrot a appelé Israël à tenir compte des appels internationaux, à lever le blocus de Gaza et à reprendre les négociations. “C'est dans l'intérêt d'Israël et de sa sécurité”, a-t-il martelé, ajoutant que “la France est déterminée à briser la spirale de la violence au Moyen-Orient”.

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