Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a qualifié, ce mardi ,de "crimes de guerre" les attaques contre des civils près des centres d'aide dans la bande de Gaza.
"Les attaques meurtrières contre des civils désespérés qui tentent d'accéder à des quantités dérisoires d'aide alimentaire à Gaza sont inadmissibles", a indiqué M. Türk, dans un communiqué lu par un porte-parole lors d'un point de presse à Genève.
Le Haut-Commissaire souligne que "les attaques dirigées contre des civils constituent une grave violation du droit international et un crime de guerre".
"Pour la troisième journée consécutive, des personnes ont été tuées autour d'un site de distribution d'aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza. Ce matin, nous avons été informés que des dizaines d'autres personnes ont été tuées et blessées", ajoute-t-il.
La Défense civile de Gaza a indiqué, toujours ce mardi, que 27 personnes avaient été tuées par des tirs de l'armée israélienne près d'un centre de distribution d'aide humanitaire à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, dans un nouveau bilan revu à la hausse.
Appel à une enquête
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation soutenue par les Etats-Unis et Israël et au financement opaque, a affirmé, ce même mardi, avoir distribué sept millions de repas depuis le début de ses opérations il y a une semaine. Cependant, son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques et des informations faisant état de victimes de tirs israéliens à proximité des centres de distribution.
Les Nations unies ont refusé de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.
"Les Palestiniens sont placés devant le plus sinistre des choix : mourir de faim ou risquer d'être tués en essayant d'accéder à la maigre nourriture mise à disposition par le mécanisme d'assistance humanitaire militarisé d'Israël", a dénoncé M. Türk.
Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme a estimé que chacune des attaques près des centres d'aide "doit faire l'objet d'une enquête rapide et impartiale".
"Les responsables doivent rendre des comptes", a-t-il demandé.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a, lui, appelé, lundi, à une enquête indépendante sur des tirs ayant fait des dizaines de morts et blessés, dimanche, près d'un centre d'aide humanitaire soutenu par les Etats-Unis et Israël dans le sud de la bande de Gaza.
Après des semaines de blocus complet, Israël a autorisé l'entrée de l'aide au compte-goutte et fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, en proie à une situation humanitaire catastrophique.
Selon l'ONU, l'ensemble de la population du territoire est confrontée à un risque de famine. Récemment, les Nations unies ont rapporté des incidents au cours desquels l'aide humanitaire avait été pillée, notamment par des individus armés.