Le procureur général israélien a rejeté vendredi la demande du Premier ministre Benjamin Netanyahu de reporter de deux semaines son procès pour corruption.
Netanyahu avait demandé au tribunal de district de Jérusalem de reporter son procès de deux semaines, affirmant qu'il devait se concentrer sur d'autres questions suite à l'agression israélienne contre l'Iran, notamment la question du retour des prisonniers israéliens de Gaza.

Selon la chaîne publique israélienne KAN, le procureur général a rejeté la demande de Netanyahu de reporter les audiences qui devraient reprendre lundi prochain. ,
Le procureur général a déclaré : “Les raisons générales détaillées dans la demande ne peuvent justifier l'annulation de deux semaines d'audiences”, selon KAN.
Depuis plusieurs mois, Netanyahu comparaît deux fois par semaine devant le tribunal pour répondre aux accusations portées contre lui, mais les audiences ont été interrompues pendant la récente guerre israélo-iranienne qui a débuté le 13 juin et a duré 12 jours.
Jeudi, Netanyahu a remercié le président américain Donald Trump d'avoir demandé l'annulation de son procès pour corruption, un appel qui a suscité une vive controverse et des divisions en Israël.
Les partisans de Netanyahu l'ont saluée, tandis que l'opposition a exhorté Trump à ne pas interférer dans le processus judiciaire israélien.
Des accusations de corruption
Netanyahu risque l’emprisonnement si les faits de corruption, de fraude et d'abus de confiance dont il est accusé sont avérés.
En janvier, Netanyahu a commencé les interrogatoires liés aux affaires 1000, 2000 et 4000, qu'il nie. Le procureur général a déposé un acte d'accusation relatif à ces affaires fin novembre 2019.
L'affaire 1000 concerne des cadeaux coûteux que Netanyahu et sa famille auraient reçus de la part de riches hommes d'affaires en échange de faveurs.
L'affaire 2000 porte sur des négociations présumées avec Arnon Mozes, le directeur de publication du quotidien israélien Yedioth Ahronoth, afin d'obtenir une couverture médiatique positive.
L'affaire 4000, considérée comme la plus grave, implique une facilitation pour Shaul Elovitch, ancien propriétaire du site d'information Walla et de l'entreprise de télécommunications Bezeq, en échange d'une couverture médiatique favorable.
Netanyahu fait aussi l’objet, avec son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, d’un mandat d’arrêt international émis en novembre dernier par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.
Faisant fi des appels internationaux à un cessez-le-feu, l'armée israélienne mène une offensive brutale contre Gaza depuis octobre 2023, tuant près de 56 300 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants.
Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l'enclave.
Lire aussi: Netanyahu parie sur la poursuite de la guerre pour échapper à la justice