La Défense civile a annoncé qu'au moins 54 personnes étaient mortes samedi. "Le bilan pourrait encore s'alourdir car les bombardements se poursuivent", a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de secouristes.
Parmi les lieux visés par les dernières frappes israéliennes ayant tué plus de 50 personnes samedi figure al-Mawasi, une zone officiellement considérée comme humanitaire.
Cette région avait pourtant été désignée par les autorités israéliennes elles-mêmes comme un lieu d’évacuation pour les civils palestiniens. Al-Mawasi est une vaste zone d’évacuation, mais dépourvue d’infrastructures humanitaires suffisantes.
Des milliers de personnes déplacées en provenance de Rafah et de Khan Younès y sont entassées dans des conditions extrêmement précaires. Depuis la reprise de la guerre israélienne, les frappes sur les tentes du camp d’Al-Mawasi se poursuivent sans relâche.
Israël avait mis fin le 18 mars à deux mois de trêve et repris son offensive contre Gaza, malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu et la catastrophe humanitaire en cours.
Les familles d’otages réclament un accord
Le Hamas a annoncé, samedi, que le sort d'un otage israélo-américain qui figurait dans une récente proposition de trêve israélienne à Gaza restait inconnu, tandis que des bombardements israéliens se poursuivent dans l’enclave palestinienne.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit convaincu, toujours samedi, de pouvoir ramener les otages "sans céder aux diktats" du Hamas et affirmé que le conflit était entré "dans une phase décisive".
En réponse à ces propos, le Forum des familles d'otages a réclamé un accord négocié pour obtenir le retour de leurs proches.
"Il y a une solution claire, faisable et urgente qui peut être réalisée dès maintenant : conclure un accord qui permettra de ramener tout le monde à la maison, même si cela implique de mettre fin aux combats", a déclaré le Forum.
Le mouvement de résistance palestinien se dit prêt à libérer tous les otages israéliens mais dans le cadre d'un accord global pour mettre fin à la guerre, qui verrait notamment un retrait total des troupes israéliennes de Gaza et exclurait son désarmement -- exigé par Israël.

Il n’y a aucun répit dans les raids israéliens à Gaza où l’on a enregistré au moins 64 morts palestiniens en 24 heures, alors que la famine menace dans l’enclave.
La branche armée du Hamas a par ailleurs diffusé une vidéo d'un otage en vie, quelques heures après avoir annoncé qu'elle était sans nouvelles depuis quatre jours de l'Israélo-Américain Edan Alexander, avec qui elle dit avoir perdu le contact après un bombardement israélien à Gaza.
Le corps d'un garde affecté à cet otage a été retrouvé sur les lieux d'une récente frappe, ont déclaré les Brigades Ezzedine Al-Qassam.
Mais le sort d'Edan Alexander ainsi que des autres combattants chargés de le garder reste inconnu, a indiqué Abou Obeida, le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam.
Edan Alexander, dont le Hamas avait diffusé une vidéo le 12 avril, figurait également dans une proposition faite en mars par l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.
Cet otage servait comme soldat dans une unité d'infanterie d'élite à la frontière de Gaza lorsqu'il a été enlevé le 7 octobre 2023.
“La pire situation”
Selon le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans "la pire" situation humanitaire depuis le début de la guerre.
En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire des eaux usées.

Le journal israélien Haaretz fustige dans un éditorial la politique israélienne visant à affamer les Palestiniens à Gaza, affirmant qu'il s'agit d'une “politique ouvertement déclarée et même source de fierté".
Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien, suivi, le 18 mars, de la reprise de ses opérations militaires.
Après 18 mois d'une guerre dévastatrice et un blocus de l'aide israélienne depuis le 2 mars, les Nations unies estiment que Gaza est confrontée à la crise humanitaire la plus grave depuis le début de la guerre en octobre 2023.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, au moins 51.157 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués depuis le début de l'offensive meurtrière de l'armée israélienne.