Les forces et factions palestiniennes ont condamné, mercredi, le vote de la Knesset (le Parlement israélien) en faveur d’un projet de loi visant à imposer la souveraineté sur la Cisjordanie occupée en vue de son annexion, appelant à intensifier la résistance pour faire échouer les plans de l’occupation.
Le mouvement Hamas a déclaré dans un communiqué que cette mesure était "nulle et non avenue, sans aucune légitimité, et ne changera pas l’identité de la terre palestinienne". Il a ajouté qu’elle "constitue un défi aux lois et résolutions internationales, et s’inscrit dans la continuité des vastes violations commises par le gouvernement d’occupation en Cisjordanie occupée".
Le Hamas a appelé les masses du peuple palestinien en Cisjordanie à "l’unité, la solidarité et à intensifier la résistance sous toutes ses formes pour faire échouer les projets de l’occupation sioniste fasciste".
Il a également exhorté la communauté internationale et les Nations unies à condamner cette mesure et à mettre fin "à l’arrogance de l’occupation, à ses politiques fascistes et à ses violations continues des droits de notre peuple palestinien".
"Escalade dangereuse"
De son côté, le Front populaire de libération de la Palestine a déclaré que la décision de la Knesset "représente une escalade dangereuse et fait partie intégrante des plans d’occupation visant à coloniser la Cisjordanie, à la judaïser et à déplacer ses habitants".
Le Front a affirmé que, bien que l’occupation exerce déjà une domination totale sur le terrain et commet toutes sortes de crimes, "la légalisation de cette mesure renforce l’occupation, consolide sa présence, élargit son projet colonial et de judaïsation, et isole notre peuple dans des enclaves, prélude à un déplacement forcé".
Dans le même contexte, Hussein al-Sheikh, vice-président palestinien et secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine, a déclaré que la décision de la Knesset représente "une escalade grave et une atteinte aux droits du peuple palestinien, sapant les chances de paix et de solution à deux États".
Al-Sheikh a appelé la communauté internationale à agir pour stopper cette mesure et à reconnaître l’État de Palestine.
De son côté, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abu Rudeineh, a estimé que cette décision constitue "une escalade grave qui compromet les chances de paix", et qu’elle est contraire "à toutes les résolutions de légitimité internationale et au droit international, lequel affirme que la seule voie vers la paix et la stabilité passe par l’établissement d’un État palestinien indépendant".
La Jordanie dénonce
Au niveau arabe, la Jordanie a rejeté catégoriquement toute tentative israélienne d’imposer sa souveraineté sur la Cisjordanie, considérant que le vote de la Knesset en faveur de l’annexion constitue une violation du droit international et un affaiblissement de la solution à deux États.
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que de telles tentatives violent "notamment la résolution 2334 qui condamne toutes les mesures israéliennes visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut des territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est".
Le ministère a appelé la communauté internationale à "assumer ses responsabilités juridiques et morales, à obliger Israël à cesser immédiatement son agression contre Gaza et l’escalade dangereuse en Cisjordanie occupée, et à fournir la protection nécessaire au peuple palestinien".
"Tentative provocatrice"
Pour sa part, la Turquie a qualifié toute tentative israélienne d’annexion d’"illégale et provocatrice, visant à saper les efforts de paix".
Le ministère turc des Affaires étrangères a précisé dans un communiqué que "la décision votée par le Parlement israélien, appelant à l’annexion de la Cisjordanie occupée, est nulle en vertu du droit international et sans aucune valeur".
Il a ajouté que les tentatives du gouvernement de Benjamin Netanyahou – recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre – de se maintenir au pouvoir par des politiques de violence et des mesures illégales engendrent chaque jour de nouvelles crises et représentent une menace grave pour l’ordre international et la sécurité régionale.
Lors de sa séance de mercredi, la Knesset a approuvé ce projet à la majorité de 71 députés sur un total de 120.
Le projet a été présenté par plusieurs membres de la coalition au pouvoir avant la pause estivale de la Knesset. Il a été soutenu par tous les partis de la coalition ainsi que par le parti d’opposition "Israël Beitenou".