Les parlementaires Chris Van Hollen et Jeff Merkley ont publié un rapport de 21 pages dans lequel ils expliquent que leur mission sur place les a menés à la “conclusion inéluctable que la guerre du gouvernement Netanyahu à Gaza est allée bien au-delà du ciblage du Hamas pour imposer une punition collective aux Palestiniens, avec l’objectif de rendre leur vie insoutenable”.
“Ce qu’ils font maintenant, et ce que nous avons constaté, c’est la mise en œuvre de ces objectifs à Gaza”, a affirmé le sénateur Chris Van Hollen lors d’un point presse au Capitole, aux côtés du co-auteur du rapport, le sénateur Jeff Merkley.

Destruction et privation
Le rapport met en avant les restrictions imposées par Israël à l’acheminement de l’aide humanitaire, le déplacement massif de 90 % de la population de Gaza, ainsi que la mort de plus de 63 000 Palestiniens — dont plus de la moitié étaient des femmes et des enfants.
Merkley a affirmé que la stratégie israélienne repose sur deux axes principaux : la destruction massive des habitations pour empêcher les Gazaouis de revenir, et un effort parallèle visant à “priver les Palestiniens des éléments essentiels à la vie — nourriture, eau, médicaments”.
Le rapport indique que la politique israélienne, qui limite à une “poignée” de sites la distribution d’aide dans le sud de Gaza, “est une indication claire que les opérations ont été conçues par le gouvernement Netanyahu pour utiliser la nourriture comme méthode de contrôle de la population”.
“Le gouvernement israélien a clairement exprimé sa volonté de vider le nord de Gaza de sa population, d’autant plus qu’il a lancé une nouvelle offensive contre Gaza-Ville”, poursuit le rapport.
“En restreignant l’acheminement de nourriture vers le nord de Gaza tout en mettant en place les sites du GHF dans le sud, il utilise la faim et l’alimentation pour atteindre cet objectif”, ajoute-t-il, en référence à un programme d’aide soutenu par les États-Unis et géré par Israël, critiqué à plusieurs reprises par la communauté internationale.
“Nous, les États-Unis, sommes complices de tout cela, car nous fournissons énormément de fonds publics au gouvernement Netanyahu pour qu’il utilise des armes à Gaza — des bombes de 900 kg et d’autres armements. Nous avons dit que cela devait cesser, vu ce qui se passe actuellement à Gaza”, a déclaré Van Hollen.
Malnutrition record des enfants
Jeudi matin, l’agence onusienne pour l’enfance (UNICEF) a annoncé que la malnutrition infantile à Gaza avait atteint des niveaux record en août, avertissant que l’escalade militaire israélienne en cours prive les enfants de traitements vitaux.
“Le pourcentage d’enfants identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë lors des dépistages à travers Gaza est passé à 13,5 % en août, contre 8,3 % en juillet. À Gaza-Ville, où une famine a été confirmée le mois dernier, le pourcentage d’enfants admis pour malnutrition était encore plus élevé, atteignant 19 %, contre 16 % en juillet”, a précisé l’UNICEF.
L’organisation a également indiqué que “moins d’enfants [avaient] été dépistés en août en raison de la fermeture récente de dix centres de traitement ambulatoire à Gaza-Ville et dans le nord de Gaza”, conséquence des ordres d’évacuation répétés d’Israël et des attaques en cours.
La directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, a affirmé qu’un enfant sur cinq à Gaza souffre désormais de malnutrition aiguë.