À quelques jours de la journée d’actions et de blocages annoncée par le collectif “Bloquons tout”, un sondage par la Tribune Dimanche révèle que moins d’un Français sur deux y est favorable. Selon cette enquête d’opinion, seuls 46 % des personnes interrogées déclarent soutenir le mouvement prévu le 10 septembre, tandis que 54 % s’y opposent ou se disent indifférentes.
Si le collectif espérait rallier une large majorité, le sondage souligne des fractures profondes dans l’opinion publique. Le soutien est plus marqué chez les jeunes et les sympathisants de gauche, tandis que les électeurs du centre et de la droite rejettent largement la stratégie des blocages.
Un enjeu politique majeur
Les appels à paralyser les transports, les raffineries et certains services publics suscitent des réserves au sein de la population. Pour beaucoup de sondés, ces méthodes risquent de pénaliser d’abord les citoyens les plus fragiles, plutôt que de peser directement sur le gouvernement.
Pour le collectif “Bloquons tout”, la mobilisation du 10 septembre doit être un coup de force symbolique contre la politique économique et sociale de François Bayrou, qualifiée “d’injuste” et “d’antisociale”. Mais pour l’exécutif, qui redoute des perturbations massives, ce sondage constitue un argument de légitimité : l’opinion publique n’est pas unanime et semble même plutôt réservée.
La journée du 10 septembre pourrait donc s’imposer comme un test décisif : d’un côté, un collectif qui veut démontrer sa capacité de nuisance et de mobilisation ; de l’autre, un gouvernement qui mise sur l’essoufflement du mouvement et sur la lassitude de la population face aux blocages.
