OUTRE-MER
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Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes attendent plus de Paris
Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) a confirmé mercredi rejeter l'accord signé le 12 juillet avec le gouvernement français sur l'avenir institutionnel de cet archipel du Pacifique sud.
Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes attendent plus de Paris
Les émeutes de mai 2024 ont débuté après la modification à marche forcée du corps électoral de Nouvelle-Calédonie / AFP
13 août 2025

Après des mois de tensions suite aux émeutes de mai 2024 et l’échec de négociations à Nouméa en mai dernier, le président de la République s’était investi dans le dossier et avait convié les représentants calédoniens à Paris. Un accord a été signé le 12 juillet après 10 jours de discussions à Bougival près de Paris, mais ce compromis devait être entériné par les représentants locaux des signataires.

Après le rejet la semaine dernière par l’Union calédonienne de l’accord, cette fois c’est le FLNKS, principal mouvement indépendantiste qui emboîte le pas.
C’est un échec politique pour Paris. 

Salué par Emmanuel Macron en juillet comme la victoire de la raison, l’accord est dénoncé par le président du FLNKS, Christian Tein, qui y voit "un accord à marche forcée" proposé par le président français. 

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L’accord est rejeté “en raison de son incompatibilité avec les fondements et acquis de notre lutte", a indiqué mercredi Dominique Fochi, membre du bureau politique du FLNKS, lors d'une conférence de presse à Nouméa, la capitale du territoire.

En fait, si le texte promet la création d'une nationalité calédonienne ainsi que la possibilité de transférer des compétences régaliennes (monnaie, justice, police) au gouvernement de Nouvelle-Calédonie, il ne prévoit pas de nouveau référendum sur l'indépendance. Trois référendums ont eu lieu et à chaque fois le Non à l’indépendance l’a emporté. Les indépendantistes estiment que le troisième référendum qu’ils ont boycotté à cause du Covid doit être organisé à nouveau.

Une décentralisation, un statut spécifique pas une indépendance

C’est finalement une forme de décentralisation qui est proposée mais toujours au sein de la République française, loin de la demande d’indépendance qui sous tend les mouvements kanaks. Lors de la signature de l’accord de Bougival, le député Nicolas Metzdorf, loyaliste pro-France, avait ainsi écrit sur X; “Pour une Nouvelle-Calédonie dans la France.”

Le FLNKS demande de nouvelles négociations et a mis "en garde l'Etat contre toutes nouvelles tentatives de passage en force", une référence à une tentative de réforme du corps électoral qui avait dégénéré en émeutes le 13 mai 2024, entraînant des mois d'affrontements qui ont fait 14 morts et plusieurs milliards d'euros de dégâts dans le territoire.

Les partis loyalistes disent regretter la décision du FLNKS et demandent que l’accord signé notamment par ce même FLNKS soit respecté. “Les Loyalistes et le Rassemblement regrettent profondément que le FLNKS privilégie une position extrémiste et xénophobe, en lieu et place du chemin de concorde et de prospérité que trace l'Accord de Bougival. Nous réaffirmons avec force que les équilibres politiques de cet accord ne peuvent être remis en question et qu'il demeure la seule voie viable pour sortir la Nouvelle-Calédonie de la situation critique dans laquelle elle se trouve.”

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls va jouer les pompiers en se rendant la semaine prochaine à Nouméa pour tenter de sauver l'accord qu'il présente comme "un compromis historique, fruit de mois de travail (...) avec toutes les délégations, y compris celle du FLNKS".

SOURCE:TRT français et agences
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