Des frappes israéliennes ont visé en pleine journée plusieurs sites stratégiques dans la capitale yéménite, Sanaa. Selon des témoins et les médias proches des Houthis, des bombardements ont touché un dépôt pétrolier, un poste d’essence, une centrale électrique ainsi que des zones situées à proximité du palais présidentiel et d’une académie militaire.
Les habitants rapportent de puissantes explosions entendues dans plusieurs quartiers de Sanaa, notamment autour de Sabeen Square, une place centrale située à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. Les détonations ont provoqué des secousses suffisantes pour briser des vitres et ébranler des immeubles, ont rapporté des témoins cités par la chaîne Al Masirah, contrôlée par les Houthis.
Infrastructures énergétiques prises pour cible
Selon la chaîne Al-Masirah, les frappes ont également touché des infrastructures énergétiques vitales, dont un dépôt de carburant. Ces sites sont considérés comme essentiels à l’approvisionnement de la capitale, déjà fragilisée par la guerre et les pénuries chroniques.
Pour les Houthis, le ciblage d’installations pétrolières et électriques vise à “asphyxier la population civile”. De leur côté, des sources proches de l’armée israélienne affirment que ces infrastructures servent aussi de points logistiques pour les activités militaires du mouvement.
Ces frappes surviennent deux jours après qu’un missile à sous-munitions — une première dans le conflit israélo-yéménite — a été tiré depuis le Yémen en direction d’Israël. Bien que l’engin ait été intercepté, cet épisode a marqué une nouvelle étape dans l’escalade, révélant les capacités croissantes des Houthis.
Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023, le mouvement yéménite a multiplié les tirs de drones et de missiles contre Israël et les navires en mer Rouge, en déclarant agir “en solidarité avec le peuple palestinien”.
Condamnations et risques humanitaires
Les Houthis ont condamné ces nouvelles attaques et promis une “réponse ferme”. Des ONG locales alertent déjà sur les conséquences humanitaires pour une population yéménite parmi les plus vulnérables au monde. Le Yémen est en guerre depuis 2014, et plus de 21 millions de personnes dépendent aujourd’hui de l’aide humanitaire.
“Le ciblage d’installations énergétiques risque d’aggraver les pénuries d’électricité et de carburant, avec un impact direct sur les hôpitaux et les services essentiels”, a averti un responsable humanitaire basé à Sanaa.