Selon le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, près de 200 000 personnes ont participé jeudi à l’opération baptisée “Bloquons tout”, un vaste mouvement de contestation qui a touché de nombreuses villes françaises.
Dès les premières heures de la matinée, des blocages ont été organisés devant des lycées, des universités, des dépôts de transports ainsi que sur plusieurs axes routiers stratégiques. Les syndicats, associations étudiantes et collectifs citoyens à l’origine de la mobilisation entendaient marquer un coup de force en perturbant le fonctionnement quotidien du pays, dans un contexte de tensions sociales persistantes.
Des revendications multiples
Le mouvement “Bloquons tout” a été initié pour dénoncer la dégradation du pouvoir d’achat, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, ainsi que le gel des salaires dans de nombreux secteurs. Les organisations syndicales réclament une augmentation générale des salaires et des pensions, une meilleure indexation sur l’inflation, ainsi que des mesures fortes pour faire face à la précarité.
Les étudiants et lycéens, largement mobilisés dans certaines villes, protestent contre le manque de moyens dans l’éducation et l’université, ainsi que contre l’augmentation du coût de la vie étudiante.
Enfin, plusieurs collectifs citoyens ont mis en avant des revendications plus larges : une transition écologique plus juste, une réforme fiscale “redistributive” et la remise en cause de certaines réformes sociales jugées inégalitaires, notamment sur les retraites et l’assurance chômage.
Une mobilisation d’ampleur nationale
À Paris, les manifestants ont convergé vers la place de la République, tandis que dans d’autres grandes métropoles comme Lyon, Marseille, Toulouse ou Lille, la mobilisation a pris la forme de cortèges massifs. Dans des villes moyennes, des barrages filtrants et occupations temporaires de ronds-points ont également été recensés.
Le ministère de l’Intérieur a déployé d’importants moyens policiers pour sécuriser les rassemblements et lever certains barrages. Dans plusieurs villes, des incidents isolés ont été rapportés, sans toutefois enregistrer des débordements majeurs, selon les autorités.
Bras de fer avec le gouvernement
Les organisateurs du mouvement estiment que la journée a mobilisé bien au-delà des chiffres officiels, évoquant “plusieurs centaines de milliers” de participants. Ils assurent que cette action constitue “un avertissement clair” adressé au gouvernement et promettent de nouvelles mobilisations si leurs revendications ne trouvent pas de réponse.
L’exécutif, tout en reconnaissant l’ampleur de la mobilisation, a appelé au dialogue. Mais il dénonce également des méthodes de blocage jugées pénalisantes pour les usagers et les entreprises.
La confrontation pourrait se prolonger dès la semaine prochaine, avec la perspective d’une nouvelle journée de grève et de mobilisation nationale.