POLITIQUE
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Conseil des ministres: Macron face à un gouvernement fragilisé
Après plusieurs semaines passées au fort de Brégançon, le chef de l’État revient aux affaires avec une équation politique particulièrement fragile.
Conseil des ministres: Macron face à un gouvernement fragilisé
Le président français réunit mercredi un conseil des ministres / AFP
il y a 19 heures

Le président français Emmanuel Macron retrouve ce mercredi ses ministres pour le premier Conseil de rentrée, dans un climat de fortes tensions politiques et financières qui place son gouvernement au bord du précipice. L’exécutif joue son avenir à moins de deux semaines d’un vote de confiance décisif à l’Assemblée nationale.

Après sa parenthèse estivale au fort de Brégançon, le chef de l’État revient aux affaires dans un contexte d’extrême fragilité. Le Premier ministre François Bayrou a confirmé lundi qu’il engagera, le 8 septembre, la responsabilité de son gouvernement sur la question budgétaire et la dette publique, évaluée à 114 % du PIB — un niveau record qui alarme Bruxelles et les marchés.

Pour rendre ce pari possible, le Conseil des ministres doit entériner, ce mercredi, la délibération nécessaire à l’organisation du vote et ouvrant la voie à la session parlementaire extraordinaire. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, en exposera les conclusions en fin de matinée.

Bayrou sur la défensive

Le chef du gouvernement sait que l’exercice sera périlleux. Les oppositions, de la gauche à l’extrême droite, ont déjà annoncé leur refus de voter la confiance. Le RN, par la voix de Jordan Bardella, est allé plus loin mardi en exigeant du président une “dissolution” ou une “démission” pour “sortir de l’impasse”.

Isolé, François Bayrou s’efforce de galvaniser sa majorité. Mardi, il a promis de se battre “comme un chien” pour défendre son plan d’économies de 44 milliards d’euros, tout en appelant les députés à la “responsabilité” face au “chaos” que provoquerait, selon lui, une chute du gouvernement. Mais les sondages ne plaident pas en sa faveur : seuls 27 % des Français souhaitent son maintien.

La stabilité de l’exécutif dépend en grande partie des voix des Républicains, mais elles sont loin d’être acquises. Au sein du groupe LR, les divergences demeurent vives, malgré les mises en garde de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et président du parti, qui redoute un rejet “contraire aux intérêts de la France”.

Même parmi les partenaires traditionnels de la majorité, l’adhésion n’est pas unanime. Les socialistes, avec lesquels Matignon espérait trouver un compromis, ont annoncé dès lundi qu’ils voteraient contre.

Une crise politique aux répercussions économiques

Cette incertitude alimente la nervosité des marchés. La Bourse de Paris a reculé de 1,7 % mardi, tandis que les actions bancaires, très exposées à la dette française, ont dévissé. Les taux d’emprunt souverains se sont tendus, rappelant la vulnérabilité d’une économie déjà lourdement endettée.

La situation française inquiète aussi ses partenaires européens. Le contraste entre les difficultés budgétaires de Paris et la discipline affichée par Berlin relance les spéculations sur une fracture franco-allemande dans la gestion des finances publiques.

Malgré cette tempête intérieure, Emmanuel Macron entend maintenir son agenda diplomatique international. À l’issue du Conseil, il s’envolera pour la Moldavie aux côtés du chancelier allemand Friedrich Merz et du Premier ministre polonais Donald Tusk, dans un geste de soutien face aux pressions russes. Il retournera ensuite à Brégançon, où il recevra jeudi Friedrich Merz pour un dîner bilatéral, avant le Conseil des ministres franco-allemand prévu vendredi à Toulon.

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SOURCE:TRT français et agences
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