Israël se dirige vers une rupture diplomatique majeure alors que la famine forcée à Gaza se poursuit, a rapporté vendredi le quotidien Yedioth Ahronoth.
Le journal a révélé que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a ignoré les avertissements internationaux croissants concernant une catastrophe humanitaire en cours dans l’enclave palestinienne assiégée.
Le rapport indique que le 2 mars, le Cabinet de sécurité israélien a décidé de suspendre l’entrée de l’aide alimentaire à Gaza.
Cette décision est intervenue malgré les évaluations claires des services de sécurité israéliens concernant l’aggravation de la famine, ainsi que les avertissements urgents du général Ghassan Alian, coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, et de plusieurs organisations humanitaires internationales.
Des sources politiques et sécuritaires anonymes ont affirmé au Yedioth Ahronoth que cette décision "ne reposait pas sur des considérations stratégiques, mais sur la pression politique exercée par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich", tous deux connus pour leurs positions d'extrême droite.
Le quotidien a souligné que le gouvernement israélien était pleinement conscient que Gaza était "au bord de la famine", mais continuait de bloquer l'entrée de l'aide, mettant en danger la vie d'innombrables civils palestiniens.
L'UE aurait lancé un avertissement sévère à Israël concernant les conséquences de l'aggravation de la crise, laissant même entendre qu'elle pourrait suspendre son accord de partenariat avec Tel-Aviv.
Cet avertissement faisait suite à un avertissement similaire de l'administration du président américain Donald Trump, fervent partisan d'Israël, exhortant Netanyahu à agir, tandis que le Premier ministre "perdait du temps et hésitait à prendre des décisions", ajoute le rapport.
Le Yedioth Ahronoth conclut qu'"Israël s'est lancé dans une catastrophe humanitaire à Gaza et dans un effondrement diplomatique imminent sur la scène internationale".
Rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, l'armée israélienne mène une offensive brutale sur Gaza depuis le 7 octobre 2023, tuant plus de 60 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants. Ces bombardements incessants ont détruit l'enclave et provoqué de graves pénuries alimentaires.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.
Israël fait également l'objet d'une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l'enclave.