Rien n'arrête plus Israël dans ses actions de déstabilisation du Moyen-Orient. En 72 heures, entre lundi et mercredi dernier, Israël a continué à agresser Gaza, attaquer le Liban, la Syrie, la flottille Soumoud sur les côtes tunisiennes, le Qatar et le Yémen.
Tel Aviv continue impunément de déstabiliser la région MENA, malgré l’afflux des condamnations internationales de sa guerre génocidaire contre Gaza et l'existence d'un cessez-le-feu avec le Liban.
Sur cette lancée, Benjamin Netanyahu vient de laisser entendre que les Gazaouis pourraient être poussés vers la frontière égyptienne, suscitant le courroux des autorités égyptiennes. Pour Le Caire, ce scénario constitue une “ligne rouge” et une menace directe à sa sécurité nationale.
“Je peux leur ouvrir le point de passage [de Rafah], mais ils seront immédiatement bloqués par l’Égypte”, avait indiqué Netanyahu, lors d’un récent entretien à “Abu Ali Express“, une chaîne populaire israélienne consacrée aux affaires arabes sur l’application de messagerie Telegram.
Accusant le ministère égyptien des Affaires étrangères, Netanyahu a dit qu’il “préfère incarcérer à Gaza les personnes qui souhaitent quitter une zone de guerre, contre leur gré“. Quelques jours auparavant, il aurait, selon les médias officiels israéliens, menacé de suspendre un tout nouvel accord de gaz naturel.
“Une ligne rouge”
Le directeur de la communication de la présidence égyptienne, Diaa Rashwan, a qualifié les propos de Netanyahu de “mensonges” et de “mise en accusation déformée “dirigée contre le ministère égyptien des Affaires étrangères. “ L’Egypte ne cherche pas la guerre, mais elle s’y prépare. Israël ne voit ni ne reconnaît d’armées capables de mener une guerre conventionnelle directe sauf l’armée égyptienne“, a-t-il insisté, selon le quotidien égyptien de langue française Al-Ahram.
“Nous avons dit que le déplacement est une ligne rouge pour la Jordanie, l’Egypte et les Etats arabes, et il ne sera permis en aucune circonstance. S’il y a une famine provoquée par l’homme, c’est pour pousser la population à quitter ses terres … Il est absurde de dire qu’il s’agit d’un déplacement volontaire”, a, pour sa part, martelé le ministre egyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.
“Cette focalisation reflète le plan sioniste de longue date visant à déplacer les Palestiniens vers le Sinaï, remontant à 1955 et avant”, explique l’ancien ambassadeur d’Egypte en Israël, Atef Salem cité par Al-Haram.
“ Le plan de déplacement des Palestiniens n’aura pas lieu, que cela plaise à certains ou non … du moins, il ne passera pas par le portail égyptien”, a insisté le ministère égyptien des Affaires étrangères cité par la même source.
La guerre génocidaire menée par Israël à Gaza met à mal les relations entre Tel Aviv et Le Caire dont les accords de Camp David de 1979 ont scellé la normalisation. En occupant unilatéralement le corridor de Philadelphie, Israël a non seulement violé ces accords, mais aussi mis en danger les fragiles relations entre Tel Aviv et Le Caire.
Le corridor de Philadelphie est la bande longue de 14 km (8,7 miles) qui représente l'ensemble de la zone frontalière entre Gaza et l'Égypte.
Il a été établi comme une zone tampon contrôlée et patrouillée par les forces armées israéliennes dans le cadre du traité de paix de 1979 avec l'Égypte qui a mis fin à l'occupation israélienne de la péninsule du Sinaï et rouvert le canal de Suez.
Lire aussi: Gaza: le plan de transfert des Palestiniens dans le Sinaï révélé par WikiLeaks, en marche