Le Premier ministre belge, Bart De Wever, a averti que son pays pourrait soutenir de nouvelles mesures, y compris des sanctions contre Israël, si ce dernier persiste à entraver l’acheminement de l'aide humanitaire vers Gaza assiégée.
"Avec nos partenaires européens, nous maintenons la pression sur Israël pour garantir que l'aide puisse être acheminée de manière sûre et accessible. En cas d'échec, nous n'excluons pas de nouvelles mesures, y compris des sanctions", a déclaré M. De Wever sur X.
Ses propos interviennent dans un contexte d'inquiétude internationale croissante face à l'aggravation de la catastrophe humanitaire à Gaza, où le blocus et l'assaut militaire israéliens ont paralysé les opérations humanitaires.
M. De Wever a également confirmé que la Belgique avait obtenu l'autorisation de la Jordanie pour reprendre les largages aériens et les convois humanitaires terrestres de l'ONU vers Gaza – une action qui, selon lui, permettra à la Belgique de "contribuer concrètement" à soulager les souffrances des civils.
"Les souffrances des civils innocents doivent cesser. La guerre doit cesser. La coexistence entre Israël et un État palestinien démocratique demeure la seule voie viable vers la paix", a-t-il ajouté.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a annoncé qu'un avion belge A400M livrerait prochainement à Amman une aide humanitaire d'une valeur d'environ 689 000 dollars, composée de nourriture et de fournitures médicales, destinée à Gaza.
Dégradation des conditions de vie à Gaza
Cette annonce intervient alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies alerte sur le fait qu'un Palestinien sur quatre à Gaza est confronté à des conditions proches de la famine, et qu’environ 100 000 femmes et enfants y souffrent de malnutrition aiguë.
Depuis le 2 mars, Israël a fermé tous les points de passage vers l'enclave, aggravant ainsi un blocus déjà en place depuis 18 ans.
Les organisations humanitaires estiment qu'au moins 500 camions de fournitures sont nécessaires quotidiennement pour répondre aux besoins fondamentaux des 2,4 millions d'habitants de Gaza.
Plus de 60 000 Palestiniens – principalement des femmes et des enfants – ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023. Selon le ministère de la Santé de Gaza, 154 personnes, dont 89 enfants, sont mortes de faim ou de malnutrition.
Lundi, deux importantes ONG israéliennes de défense des droits de l’homme, B’Tselem et Médecins pour les droits de l’homme-Israël, ont accusé leur propre gouvernement de commettre un génocide à Gaza, dénonçant la destruction des infrastructures civiles et l’effondrement délibéré du système de santé du territoire.