AFRIQUE
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Kenya : un policier présenté à la justice après la mort en détention d'un blogueur
Albert Ojwang est mort en détention le week-end dernier après avoir été arrêté pour des publications sur les réseaux sociaux critiquant un officier supérieur.
Kenya : un policier présenté à la justice après la mort en détention d'un blogueur
Albert Ojwang est mort en garde à vue, déclenchant une colère contre les brutalités policières. / Public domain
13 juin 2025

Un policier kényan a comparu devant un tribunal vendredi en lien avec la mort d’un enseignant et blogueur en garde à vue, une affaire qui a suscité une vive indignation publique et ravivé les critiques sur les violences policières dans le pays.

La police avait initialement affirmé qu'Ojwang qui était âgé de 31 ans, s'était mortellement blessé en se cognant la tête contre un mur, mais un légiste mandaté par le gouvernement a conclu que les blessures étaient « peu susceptibles d’être auto-infligées ».

L’agent James Mukhwana, affecté au poste de police central de Nairobi, a été présenté devant le tribunal par des officiers de l’Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA).

L’organisme de surveillance a demandé trois semaines pour achever son enquête, précisant au tribunal que Mukhwana était présent la nuit où Ojwang a été placé en garde à vue.

Le porte-parole de la police, Michael Muchiri, a confirmé à l’AFP qu’un agent avait été arrêté en lien avec l’incident, mais a renvoyé les questions supplémentaires à l’IPOA, qui n’a pas répondu aux demandes de commentaires.

Colère latente

Plus tôt dans la semaine, Muchiri a annoncé que cinq agents avaient été suspendus afin de « permettre des enquêtes transparentes ».

Le président William Ruto a appelé à une enquête rapide et a promis vendredi que le gouvernement « protégerait les citoyens contre les policiers véreux ».

L’IPOA a récemment rapporté que 18 personnes sont mortes en détention policière au cours des quatre derniers mois.

La mort d’Ojwang est devenue un catalyseur pour une colère latente face à une série d’enlèvements survenus après les grandes manifestations antigouvernementales de l’année dernière, ravivant les accusations de brutalités policières.

Les manifestants ont réclamé la démission du sous-inspecteur général Eliud Kipkoech Lagat, que Ojwang avait critiqué en ligne.

Les organisations de défense des droits de l’homme affirment que des dizaines de personnes ont été détenues illégalement après les manifestations de l’année dernière, dont beaucoup sont toujours portées disparues, tandis que d’autres ont été arrêtées pour avoir critiqué Ruto et son gouvernement.

SOURCE:AFP
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