David Lammy a déclaré devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes que le gouvernement “irait plus loin” dans ses mesures contre Israël si la situation humanitaire à Gaza continuait de se détériorer.
“Si nous n'obtenons pas le cessez-le-feu que nous espérons tous dans les semaines à venir... le gouvernement ira-t-il plus loin dans les mesures prises à l'encontre d'Israël ?”, avait demandé le député travailliste Alex Ballinger. “Oui, nous le ferons”, a répondu M. Lammy.
Les propos de Lammy font suite à une série de sanctions prises le mois dernier par le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Norvège à l'encontre des ministres israéliens Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich pour ce que Londres a qualifié d'”atteintes flagrantes “aux droits de l'homme à Gaza, selon The Independent
Ces sanctions comprennent des interdictions de voyager et le gel des avoirs.
Lammy critique la FHG
La Grande-Bretagne a également suspendu les discussions pour un accord de libre-échange avec Israël à cause du blocus imposé à Gaza où l’entrée de l’aide humanitaire internationale est bloquée depuis le 2 mars 2025.
David Lammy a également critiqué le nouveau mécanisme de distribution de l'aide à Gaza par l'intermédiaire d'un groupe soutenu par les États-Unis et Israël, baptisé Gaza Humanitarian Foundation (GHF), qui, selon ses propres mots, “ne fait pas un bon boulot”.
Le ministre en veut pour preuve que de nombreux Gazaouis souffrent toujours de la faim voire de famine, et que de nombreux Gazaouis sont morts. Depuis le 27 mai et le début des opérations de cette fondation qui remplace les Nations unies, plus de 500 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne lors des distributions de nourriture.

Il a fait remarquer que malgré la reconnaissance internationale croissante de la Palestine, notamment par des pays tels que l'Irlande, l'Espagne et la Norvège, “nous avons vu, c'est une nouvelle annexion en Cisjordanie”, suggérant que la reconnaissance seule n'a pas fait avancer les efforts de paix.
Le Royaume-Uni subit une pression croissante, notamment de la part de personnalités du Parti travailliste et des syndicats, pour reconnaître officiellement l'État palestinien. Lammy a refusé de s'engager sur un calendrier précis. “Avec nos collègues français et saoudiens, nous discutons de la reconnaissance, mais mon intuition et mon instinct me poussent à vouloir que les choses changent sur le terrain.” a-t-il déclaré.
Des pressions sans grand résultat
David Lammy a reconnu que ces sanctions n’ont pas fait changer la stratégie israélienne, mais il a défendu le bilan de Londres en rappelant le soutien apporté à l'Office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
“Je suis tout à fait convaincu qu'il serait très difficile de trouver un autre partenaire du G7 ou un autre allié en Europe qui en fasse plus que ce gouvernement”, a-t-il déclaré.
De nombreux médias et politiques ont cependant nuancé en rappelant que la Royal Air Force britannique a effectué des centaines de vols de surveillance au-dessus de Gaza afin d'aider à localiser les otages israéliens dans le territoire.
Le Royaume-Uni a également réprimé les militants des droits des Palestiniens sur son territoire, interdisant récemment le groupe de défense Palestine Action et arrêtant des dizaines de ses partisans.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël a tué plus de 57 500 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, à Gaza. Selon l'agence de presse officielle palestinienne WAFA, quelque 11 000 Palestiniens seraient ensevelis sous les décombres de leurs maisons détruites.
Les experts affirment toutefois que le nombre réel de victimes pourrait s'élever à environ 200 000, dépassant largement les chiffres avancés par les autorités de Gaza.