"Cette guerre ne peut pas continuer indéfiniment, et il est donc nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu", a déclaré Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas.
"La communication avec les médiateurs [l'Egypte et le Qatar, NDLR] est toujours en cours et se poursuit jusqu'à maintenant" mais il n'y a pas "de nouvelles propositions" , a-t-il ajouté.
Lors d'une rencontre à Washington lundi avec le président américain Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit travailler à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
"Nous travaillons actuellement sur un autre accord qui, nous l'espérons, sera couronné de succès, et nous sommes déterminés à faire sortir tous les otages", a affirmé le Premier ministre israélien en référence à la soixantaine de captifs encore détenus à Gaza.
Après deux mois d'une trêve fragile entre le Hamas et Israël, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza.
La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.
Le 3 avril, deux responsables du Hamas avaient accusé Israël de faire "obstruction à une proposition de l'Egypte et du Qatar et de chercher à faire dérailler tout accord".
Le Hamas et les autres groupes palestiniens armés luttant contre Israël "ont accepté les propositions qui nous ont été présentées récemment par les médiateurs égyptien et qatari, que l'occupation a rejetées", a fait savoir M. Badran, assurant que son mouvement était "ouvert à toutes les idées susceptibles de mener à un cessez-le-feu".
"Champ de mort"
La bande de Gaza, où aucune aide n'entre plus en raison du blocage imposé par Israël, est désormais un "champ de mort", a fustigé mardi le secrétaire général de l'ONU.
"Depuis plus d'un mois, pas la moindre goutte d'aide n'est entrée dans Gaza. Pas de nourriture, pas de carburant, pas de médicaments, pas de biens commerciaux. Alors que l'aide se tarit, les vannes de l'horreur se sont rouvertes. Gaza est un champ de mort et les civils sont piégés dans une boucle sans fin de mort", a déclaré Antonio Guterres à la presse en s'en prenant directement à Israël.
Le secrétaire général de l'ONU avait par avance rejeté l'affirmation de présence d'aide à Gaza, mise en avant par les autorités israéliennes, rappelant le pays à ses obligations.
Au terme d’une visite dans la ville égyptienne d’el- Arish en compagnie de son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, Emmanuel Macron a plaidé pour la fin du blocus humanitaire et rejeté le projet de Trump de déportation des Palestiniens de Gaza.
"En tant que puissance occupante, Israël a des obligations sans équivoque en vertu du droit international, y compris le droit humanitaire international et le droit international sur les droits humains", a-t-il insisté.
Faisant référence aux Conventions de Genève, il a notamment souligné l'obligation de la "puissance occupante" d'assurer l’accès de la population à la nourriture et au matériel médical.
"Rien de cela ne se passe aujourd'hui", a-t-il dénoncé, rejetant également de nouvelles propositions israéliennes sur l'aide.
"Je dois être clair: nous ne participerons pas à un quelconque système qui ne respecte pas pleinement les principes humanitaires: humanité, impartialité, indépendance et neutralité", a-t-il insisté, réclamant la garantie de l'accès "sans entrave" de l'aide.
Ces déclarations font référence à des propositions faites ces derniers jours par les autorités israéliennes qui ont indiqué à l'ONU vouloir renforcer leur contrôle sur l'aide - y compris un comptage des calories qui entrent - pour empêcher son appropriation par le Hamas.
Antonio Guterres s'est également alarmé de la situation en Cisjordanie.
"Le chemin actuel est une impasse, totalement intolérable aux yeux du droit international et de l'histoire. Et le risque que la Cisjordanie se transforme en un autre Gaza rend la situation encore pire", s’est-il indigné.
"Il est temps de mettre un terme à la déshumanisation, de protéger les civils, de libérer les otages, de garantir l'aide vitale et de renouveler le cessez-le-feu".