Le fonds souverain de Norvège, le plus important au monde avec 2 000 milliards de dollars d’actifs, a annoncé, lundi, son retrait du constructeur américain Caterpillar ainsi que de cinq grandes banques israéliennes, invoquant un risque de complicité dans de graves violations des droits humains.
Les établissements concernés sont Bank Hapoalim, Bank Leumi, Mizrahi Tefahot Bank, First International Bank of Israel et sa maison-mère FIBI Holdings, a précisé la Banque centrale de Norvège, qui gère le fonds.
Selon le Conseil d’éthique du fonds, les bulldozers de Caterpillar “sont utilisés par les autorités israéliennes pour procéder à des destructions massives et illégales de biens palestiniens” à Gaza et en Cisjordanie occupée. L’organisme souligne que l’entreprise “n’a pris aucune mesure pour empêcher ces usages” et que la reprise des livraisons de matériel à Israël représente “un risque inacceptable de violations graves du droit humanitaire international”.
Avant cette décision, le fonds détenait une participation de 1,17 % dans Caterpillar, valorisée à 2,1 milliards de dollars au 30 juin. Ses parts cumulées dans les cinq banques israéliennes atteignaient 661 millions de dollars.
Concernant les banques, le Conseil d’éthique estime qu’elles “ont contribué au maintien des colonies israéliennes” en finançant des projets immobiliers en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées. Ces colonies, où vivent environ 700 000 colons israéliens parmi 2,7 millions de Palestiniens, ont été jugées illégales par la Cour internationale de Justice en 2023. Israël rejette ce verdict, affirmant s’appuyer sur des liens historiques et bibliques.
Le désengagement fait partie d’un examen éthique élargi lancé par le fonds en lien avec la guerre à Gaza et la situation en Cisjordanie occupée.