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France: Marine Le Pen contre attaque après son inéligibilité, Trump et Musk à la rescousse
Au lendemain du jugement prononçant l'inéligibilité de Marine Le Pen, son parti organise la contre-offensive politique et médiatique, tandis que Donald Trump et Elon Musk ont affirmé leur soutien à la figure de l'extrême droite.
France: Marine Le Pen contre attaque après son inéligibilité, Trump et Musk à la rescousse
Marine Le Pen a fustigé une "décision politique" et "des pratiques que l'on croyait réservées aux régimes autoritaires". / DPA
1 avril 2025

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné la dirigeante de 56 ans pour détournement de fonds publics, ayant établi qu'il y avait bien eu un "système" mis en place entre 2004 et 2016 pour faire faire des "économies" à son parti, le Front national (devenu Rassemblement national en 2018), en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant en réalité pour le parti.

Cette décision, à ce stade, empêche Marine Le Pen de concourir à la présidentielle 2027. Elle a également été condamnée à quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet.

Le président du parti Jordan Bardella a dénoncé mardi une "tyrannie des juges", tout en condamnant "les menaces, les injures ou les insultes" à leur égard, qui se multiplient depuis le jugement. "Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir", a asséné Bardella.

TRT Global - France: cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate pour Marine Le Pen

Reconnue coupable lundi de détournement de fonds publics par le tribunal correctionnel de Paris, la cheffe de file de l'extrême droite française, Marine Le Pen a été déclarée inéligible pour cinq ans avec exécution immédiate.

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Marine Le Pen avait elle-même fustigé la veille une "décision politique" et "des pratiques que l'on croyait réservées aux régimes autoritaires". 

Cette condamnation a été critiquée à travers les milieux nationaliste et populiste mondiaux.

Devant des journalistes, le président américain, Donald Trump, a comparé la condamnation de Marine Le Pen à ses propres déboires judiciaires. 

"C'est une très grosse histoire", a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche.

"Elle n'a plus le droit d'être candidate pendant cinq ans alors qu'elle faisait la course en tête", a ajouté Donald Trump, lui-même condamné l'an dernier dans l'affaire des paiements cachés à une actrice de films X alors qu'il était en campagne pour sa réélection.

Son allié Elon Musk avait dénoncé auparavant un "abus du système judiciaire", et prédit "un retour de bâton".

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a estimé mardi que la décision de la justice française privait "des millions de citoyens de représentation".

Face aux attaques de l'extrême droite, y compris de Donald Trump, l'un des plus hauts magistrats de France a affirmé mardi que cette décision n'était "pas une décision politique mais judiciaire, rendue par trois juges indépendants, impartiaux".

Calendrier de l'appel

En France, les fidèles de Marine Le Pen ne veulent pas alimenter l'hypothèse d'un renoncement de la candidate.

Considéré comme le principal dauphin potentiel, Jordan Bardella a annoncé "l'organisation ce weekend de distributions de tracts et mobilisations pacifiques".

Le RN a également lancé lundi une pétition de soutien, avec le mot d'ordre "sauvons la démocratie, soutenons Marine".

"Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi", a assuré Marine Le Pen dans son interview au journal télévisé de la chaîne privée TF1, suivie par environ 8 millions de téléspectateurs lundi soir.

Elle a notamment demandé une audience en appel rapide, espérant qu'une décision plus clémente lui permette d'être sur la ligne de départ en 2027.

La question est au cœur de l'avenir politique de Marine Le Pen, mais les délais habituels de la justice française ne semblent pas de nature à éclaircir son horizon.

Le procès en appel ne devrait pas se tenir, au minimum, avant un an, avec une décision plusieurs semaines plus tard, soit pas avant la fin 2026, à quelques mois de la présidentielle. Et sans garantie que la cour d'appel rende une décision différente de celle du tribunal.

"Nul n'est au-dessus des lois"

Outre la peine de prison et l'inéligibilité, Marine Le Pen a également été condamnée à une amende de 100.000 euros.

Le tribunal de Paris a "pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l'ordre public, en l'espèce le fait que soit candidate à l'élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance", a justifié sa présidente.

Vingt-trois autres personnes ont été condamnées, ainsi que le parti RN.


Le montant total des détournements s'élève à 4,4 millions d'euros, dont 1,1 déjà remboursé.


SOURCE:TRT français et agences
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