La situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer alors que de vives critiques se font entendre à l’encontre du plan israélien visant à instaurer un “camp d’internement” à Rafah. Ce projet, perçu par de nombreuses organisations internationales comme une mesure de déplacement forcé de la population palestinienne, suscite de profondes préoccupations.
Parallèlement, huit agences des Nations Unies ont averti qu’elles pourraient être contraintes de suspendre leurs opérations en raison d'une pénurie critique de carburant dans l’enclave. Cette pénurie compromet gravement la distribution de l’aide humanitaire, le fonctionnement des hôpitaux et la fourniture de services essentiels à une population déjà accablée par des mois de guerre sans merci.
Un nouveau-né est encore mort dimanche, victime de malnutrition — un drame devenu tristement fréquent dans un territoire où l’accès à la nourriture, à l’eau potable et aux soins est extrêmement limité.
Ces développements renforcent les appels internationaux à une cessation des hostilités et à un accès humanitaire sécurisé, alors que la crise humanitaire à Gaza atteint un point critique.

Vives critiques autour du “plan d’internement” israélien
Le projet du gouvernement israélien de mettre en place un “plan d’internement” à Rafah, qui impliquerait la réinstallation forcée de milliers de Palestiniens déplacés, suscite une vague d’indignation à l’échelle internationale. Des ONG et des agences de l’ONU dénoncent ce plan comme étant contraire au droit international humanitaire qui interdit le transfert forcé de populations civiles en temps de conflit.
Selon les premières informations, ce projet viserait à contenir les civils dans des zones contrôlées, à l’écart des opérations militaires en cours. Mais pour beaucoup d’observateurs, elle risque d'aggraver les souffrances de populations déjà déplacées à plusieurs reprises, souvent sans accès aux services de base.
“C’est une nouvelle étape vers une déshumanisation totale de la population gazaouie”, a déclaré un porte-parole de l’UNRWA (l'agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens).
Les opérations des agences de l’ONU menacées
À cette crise sécuritaire s’ajoute une urgence logistique majeure. Huit agences des Nations Unies, dont l’OMS, l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial (PAM), ont annoncé être sur le point de suspendre leurs opérations dans la bande de Gaza, en raison d’une pénurie critique de carburant.
Sans carburant, les convois humanitaires ne peuvent circuler, les générateurs ne peuvent alimenter ni hôpitaux ni centres de distribution, et les installations sanitaires s’arrêtent.
“Nous sommes à quelques jours, voire à quelques heures, de devoir cesser totalement nos activités dans certaines zones”, a prévenu un responsable onusien, évoquant un risque de “catastrophe à grande échelle”.
Dimanche, un nouveau-né est décédé des suites de malnutrition dans le nord de la bande de Gaza. Ce décès n’est malheureusement pas un cas isolé : les hôpitaux signalent une augmentation constante des cas de dénutrition sévère, notamment chez les enfants. Le système de santé, déjà exsangue, ne parvient plus à répondre à la demande croissante de soins liés à la faim, aux maladies infectieuses et aux blessures de guerre.
Le décès de ce nourrisson met en lumière une réalité tragique : les familles, privées d’accès régulier à la nourriture, à l’eau potable et aux médicaments, voient leurs enfants mourir lentement dans l’indifférence générale. La FAO et l’UNICEF ont alerté sur un “risque imminent de famine généralisée” si l’aide humanitaire n’est pas rapidement intensifiée.
Face à cette situation explosive, les appels à une trêve humanitaire, voire à un cessez-le-feu durable, se multiplient tandis que les négociations piétinent, et les populations civiles paient le prix fort. L’ONU insiste sur la nécessité urgente de rouvrir pleinement les corridors humanitaires et de garantir un approvisionnement constant en carburant, nourriture, médicaments et eau.