La lettre, datée du 11 juillet, qui lui a été adressée à l’Assemblée nationale, met en cause sa légitimité en tant que femme noire occupant une fonction de vice-présidente de l’Assemblée nationale.
Selon les éléments rendus publics, la missive contient des formules explicitement discriminatoires et insultantes : “Vous êtes une erreur de casting”, “L’esclavage a été aboli mais il y a des limites à se sentir à l’aise”, ou encore “Une noire n’a rien à faire à ce poste”.

Nadège Abomangoli a réagi mercredi sur le réseau X, en dénonçant le “silence institutionnel envers les nostalgiques du passé colonial” et en appelant à une condamnation ferme de ces actes.
Elle a reçu le soutien de plusieurs collègues parlementaires, dont le député insoumis Aurélien Taché.
L’avocate de la députée, Maître Chirinne Ardakani, a déposé une plainte contre X pour “outrage envers une personne investie de l’autorité publique” ou, à défaut, pour “injure non publique à caractère raciste et sexiste”. L’auteur de la lettre reste pour l’heure inconnu.
Dans un communiqué, l’avocate a qualifié le contenu de la lettre de “propos empreints de clichés xénophobes et misogynes”, estimant qu’il s’inscrit dans un “contexte plus large et réitéré”, qui touche également d’autres parlementaires issus de la diversité.
Plusieurs élus, dont les députés Carlos Martens Bilongo et Aly Diouara (LFI), ont eux aussi été la cible d’agressions verbales ou de campagnes de cyberharcèlement à caractère raciste.
Pour ce dernier, une audience est prévue au tribunal correctionnel de Paris le 10 décembre, où sept personnes seront jugées.