“Le camion s'est renversé alors que des centaines de civils attendaient de l'aide alimentaire dans la zone de Nousseirat, dans le centre de Gaza”, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
"Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué.
"Malgré la récente autorisation limitée de quelques camions d'aide, l'occupant entrave délibérément le passage sûr et la distribution de cette aide. Elle oblige les conducteurs à emprunter des itinéraires surchargés de civils affamés qui attendent depuis des semaines les produits de première nécessité", a accusé dans un communiqué mercredi matin le gouvernement de Gaza.
A cause de ce "comportement délibéré et criminel”, a expliqué le gouvernement, ”des foules désespérées se ruent sur les camions et s'emparent de leur contenu par la force".
Selon le gouvernement, 20 civils ont été tués et des dizaines ont été blessés.
Mahmoud Bassal avait également annoncé mardi la mort de 83 personnes tuées par des tirs israéliens au cours de divers incidents dans le territoire palestinien, dont 58 qui attendaient des distributions d'aide alimentaire.
Selon le porte-parole de la Défense civile, 30 personnes sont mortes sous les tirs près d'un centre d'aide près de la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza.
Vingt autres personnes ont été tuées et une centaine blessées par des tirs israéliens à Zikim, dans le nord de Gaza, point d’entrée d’une partie de l'aide autorisée par l'armée israélienne, a affirmé M. Bassal.
Huit personnes ont également été tuées et 21 blessées par des tirs dans le centre de la ville de Gaza, alors qu’elles attendaient des vivres.
“Cela dépendra d’Israël”
Par ailleurs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a tenu mardi une réunion de sécurité sur la prochaine phase de la guerre, a annoncé qu’Israël devra "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour assurer la libération des otages.
"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions", a-t-il affirmé lors d'une visite sur une base militaire.
Dans l'après-midi, il a tenu, selon ses services, une "réunion restreinte de sécurité de près de trois heures" au cours de laquelle "le chef d'état-major de l'armée lui a présenté les options pour la poursuite des opérations à Gaza".
Le président américain Donald Trump a de son côté refusé de dire si les États-Unis soutiendraient une réoccupation totale de Gaza par Israël, tout en soulignant les efforts humanitaires menés par les États-Unis dans l’enclave.
Selon les médias israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahou aurait décidé, avec le soutien de Washington, de mener une réoccupation à grande échelle de Gaza, en ciblant des zones où se trouveraient des captifs israéliens.
“Les États-Unis sont sur place pour essayer de nourrir la population”, a déclaré Trump mardi aux journalistes, ajoutant que son pays avait fourni 60 millions de dollars pour l’acheminement de produits alimentaires aux habitants de Gaza.
“Je sais qu’Israël va nous aider pour la distribution… Nous avons aussi les États arabes qui vont nous aider, en termes de financement et peut-être de distribution. C’est sur cela que je me concentre”, a-t-il assuré.
“Pour le reste, je ne peux vraiment pas dire. Cela dépendra essentiellement d’Israël”, a affirmé Trump, lorsqu’on lui a demandé s’il soutiendrait une réoccupation totale de Gaza par Israël.
La guerre israélienne a tué depuis son déclenchement en octobre 2023 plus de 61.000 Palestiniens à Gaza, selon les données du ministère de la Santé de l’enclave assiégée.