Dans un dossier judicaire baptisé "affaire du complot 2", Rached Ghannouchi, leader d’Ennadha qui a boycotté le procès, a été condamné à 14 ans de prison, a précisé sa formation politique dans un communiqué.
Une vingtaine de personnes étaient poursuivies dans cette affaire. Parmi elles figurent Nadia Akacha, ancienne directrice de cabinet du président Kais Saied, et Rafik Abdessalem, gendre de M. Ghannouchi et ancien ministre des Affaires étrangères.
Tous deux, en fuite à l'étranger, ont été condamnés par contumace à 35 ans de prison, ont précisé les médias.
Ils étaient notamment accusés de "complot contre la sûreté intérieure de l'Etat" et "formation d'une organisation et d'une entente en lien avec des crimes terroristes".
Ghannouchi et d'autres dirigeants d'Ennahdha, ainsi que le militaire à la retraite Kamel ben Bedoui, étaient accusés d'avoir mis en place un "appareil sécuritaire secret" au service de la formation politique, arrivée en tête des élections de l'après-révolution en 2011, selon la défense.
Rached Ghannouchi était président du Parlement au moment du coup de force du président Saied à l'été 2021. Il avait été condamné début février à 22 ans de prison, déjà pour "complot contre la sûreté de l'Etat".
Condamnations en série
Dans un autre méga-procès, également pour "complot", de nombreux opposants ont été condamnés en avril à des peines allant jusqu'à 66 ans de prison ferme.
Depuis le coup de force du président Saied le 25 juillet 2021, par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs et que ses opposants qualifient de "coup d'Etat", des ONG tunisiennes et étrangères déplorent une régression des droits et libertés dans le pays berceau du "Printemps arabe".
De nombreux journalistes, blogueurs et avocats ont été interpellés ou font l'objet d'enquêtes en vertu d'un décret-loi disant vouloir lutter contre les "fausses informations". Ce texte est vivement critiqué par les défenseurs des droits qui dénoncent son interprétation trop large par la justice.
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