Après 668 jours d’une offensive militaire marquée par l’horreur à Gaza, l'armée israélienne a tué au moins 70 Palestiniens, dont 37 personnes qui attendaient de récupérer de l'aide, lors d'attaques menées dimanche à Gaza.
Plus que jamais sous pression, les humanitaires ne sont pas épargnés. Dans la nuit de samedi à dimanche, le quartier général du Croissant-Rouge palestinien a été pris pour cible par l’armee israeliénne, causant la mort d’un membre de l’équipe et blessant deux autres ainsi qu’un civil.
Le Croissant-Rouge palestinien qui “condamne fermement l’agression délibérée contre [son] quartier général à Khan Younès, par l’armée israélienne”, déplore la mort de 51 ses membres et volontaires, tués par l’armée israélienne, dont 29 durant leur mission humanitaire.
22 000 camions attendent
Outre les entraves au travail des humanitaires, l’entrée de l'aide humanitaire à Gaza via les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom est limitée. D'où les pénuries alimentaires à l'origine d’une augmentation des décès dus à la famine ces derniers jours. Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a indiqué que plus de 22 000 camions d'aide humanitaire attendaient à l'extérieur de l’enclave palestinienne, alors que seuls 36 camions étaient entrés samedi.
Accentuant la pression exercée sur le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour qu’il mette fin à sa guerre génocidaire à Gaza, près de 600 anciens responsables de l’appareil sécuritaire en Israël, parmi lesquels plusieurs ex-patrons du Mossad et du Shin Bet, ont demandé au président américain, Donald Trump, de faire pression sur Netanyahu pour cesser la guerre à Gaza.
Dans la même logique, environ 2 400 artistes et architectes israéliens ont signé deux pétitions distinctes exigeant la fin immédiate de la politique israélienne de famine, des déplacements forcés de Palestiniens et des crimes de guerre à Gaza, rapportent les médias israéliens.
Toutefois, c’est l’initiative du Hamas de publier des vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis qui semble avoir plus d’impact. Elle a provoqué un vif émoi et ravivé en Israël le débat sur la nécessité d’arriver au plus vite à un accord pour libérer ces otages, enlevés le 7 octobre 2023.
Le premier ministre israélien “a parlé avec le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge dans notre région”, et a “sollicité son implication pour fournir de la nourriture à nos otages et leur prodiguer un traitement médical immédiat”, a fait savoir le bureau du Premier ministre.
Peu après, la branche armée du Hamas a affirmé être prête à répondre “positivement” à toute demande du CICR, mais a exigé au préalable “l’ouverture de corridors humanitaires (…) pour le passage de nourriture et de médicaments” dans la bande de Gaza.
“Les Brigades Al-Qassam sont prêtes à répondre positivement et à accepter toute demande de la Croix-Rouge pour livrer de la nourriture et des médicaments aux prisonniers ennemis”, indique un communiqué des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas.
“Pour accepter cela, nous demandons que des corridors humanitaires soient ouverts normalement et de manière permanente pour le passage de nourriture et de médicaments à tout notre peuple dans toutes les zones de la bande de Gaza “, exige le groupe de résistance palestinien.
Du reste, le Conseil de sécurité de l’ONU va “se réunir ce mardi pour une réunion d’urgence sur la situation désastreuse des otages à Gaza”, a annoncé, dimanche, sur les réseaux sociaux, Danny Danon, ambassadeur d’Israël aux Nations unies.
La guerre d'Israël contre Gaza a fait au moins 60 839 morts et 149 588 blessés. On estime que 1 139 personnes ont été tuées en Israël le 7 octobre 2023 et que plus de 200 ont été capturées.
Lire aussi: Gaza-humanitaire: les Écologistes français sont favorables au déploiement de la Marine nationale