MOYEN-ORIENT
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Gaza: le bilan de la guerre israélienne dépasse les 60.000 morts
Le seuil tragique des 60.000 morts a été franchi alors qu’Israël continue de tuer des civils sont désespérément à la recherche de l’aide humanitaire dans un contexte de famine généralisée à Gaza.
Gaza: le bilan de la guerre israélienne dépasse les 60.000 morts
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 147 personnes, dont 88 enfants, sont mortes de faim depuis le début de la guerre. / AA
30 juillet 2025

Depuis le début de la guerre en octobre 2023, les forces israéliennes ont tué au moins 60.034 Palestiniens, d’après les autorités sanitaires de Gaza. 

Ce bilan accablant coïncide avec un nouveau rapport de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC), système mondial de suivi de la faim, avertissant que le scénario de famine le plus grave est en train de se réaliser à Gaza.

En RelationTRT Global - Gaza: “Il n’existe pas d’alternative” à une solution à deux États, plaide Jean-Noël Barrot à l’ONU

Au moins 83 Palestiniens, dont 33 personnes venues chercher de l’aide, ont été tués depuis l’aube mercredi, malgré des “pauses” supposées dans les combats pour permettre la livraison d’aide humanitaire.

L’armée israélienne aurait utilisé des robots piégés, des tanks et des drones lors de l’une des nuits les plus sanglantes de ces dernières semaines à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. 

Ces attaques pourraient précéder une nouvelle offensive terrestre, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait été donnée par Tel-Aviv.

Catastrophe humanitaire

L’IPC constate une détérioration alarmante de la consommation alimentaire, avec une personne sur trois passant plusieurs jours sans manger. Les seuils de famine sont atteints dans la majorité du territoire, notamment en ce qui concerne la malnutrition aiguë à Gaza-ville.

“En raison d’un conflit incessant, de déplacements massifs, d’un accès humanitaire extrêmement restreint et de l’effondrement des services essentiels – y compris de santé –, la crise atteint un tournant aussi alarmant que mortel” avertit le rapport.

La malnutrition a explosé au début du mois de juillet, avec plus de 20 000 enfants admis en traitement pour malnutrition aiguë entre avril et mi-juillet. Parmi eux, plus de 3 000 sont gravement atteints.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est appuyé sur ces données pour exiger la fin des blocages de l’aide.

“Les faits sont là – et ils sont incontestables. Les Palestiniens de Gaza vivent une catastrophe humanitaire d’ampleur historique. Ce n’est pas une alerte, c’est la réalité en cours. Le filet d’aide doit devenir un océan. Nourriture, eau, médicaments et carburant doivent affluer sans entrave”.

Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et permanent, à la libération inconditionnelle de tous les captifs et à un accès total pour les agences humanitaires.

L’alerte de l’IPC fait écho à son analyse de mai, qui prévoyait que d’ici septembre, toute la population de Gaza serait confrontée à une insécurité alimentaire aiguë, avec plus de 500.000 personnes exposées à la famine, la faim extrême et la misère, sauf si Israël levait son blocus et mettait fin à son offensive.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 147 personnes, dont 88 enfants, sont mortes de faim depuis le début de la guerre. 

La famine frappe toutes les couches de la population, y compris 1 million de femmes et de filles selon Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes : “Elles font face à un choix impensable : mourir de faim ou risquer leur vie pour chercher de quoi se nourrir”.

Sur le terrain, l’armée israélienne continue de tirer sur des civils près des points de distribution d’aide gérés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation controversée soutenue par les États-Unis.

Largages

Face à l’urgence, le Royaume-Uni a effectué mardi son premier largage aérien d’aide à Gaza, d’une valeur de 500 000 livres sterling selon le bureau du Premier ministre Keir Starmer, qui a également déclaré que le Royaume-Uni reconnaîtrait l’État de Palestine en septembre si Israël ne prend pas des mesures substantielles pour mettre fin à la guerre.

La France a, elle aussi, annoncé un largage de 40 tonnes d’aide, coordonné avec la Jordanie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Mais de nombreuses ONG dénoncent l’inefficacité et la dangerosité de ces largages et insistent sur la nécessité d’ouvrir les points de passage terrestres.

Dans les hôpitaux de Gaza, les nourrissons arrivent dans un état de dénutrition extrême, décrit Ahmed al-Farra, chef du service pédiatrie et maternité à l’hôpital Nasser : “Certains bébés n’ont plus ni muscles, ni tissu graisseux, uniquement la peau sur les os”.

La malnutrition infantile a des effets irréversibles : sans les nutriments essentiels comme l’acide folique, la vitamine B1 ou les acides gras polyinsaturés, le développement du système nerveux central est compromis, entraînant à long terme retards cognitifs, anxiété, troubles de l’apprentissage.

Beaucoup d’enfants meurent d’insuffisance cardiaque, même après avoir recommencé à manger.

SOURCE:TRT français et agences
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