Rassemblés mardi à Paris devant le ministère français des Affaires étrangères, des manifestants israéliens ont exigé la suspension de l'accord d'association qui définit le cadre de la coopération politique et économique entre l'UE et Israël.
Portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : “Sanctionnez Israël immédiatement, arrêtez ce génocide” et “Israéliens contre le génocide à Gaza”, les manifestants ont scandé des slogans tels que “Arrêtez d'armer Israël” et “Israël est un meurtrier, Macron (le président français) est un complice”.
Omri Sheffer, un citoyen israélien étudiant en France, a déclaré à Anadolu lors de la manifestation que ce qui se passe à Gaza est un génocide.
Sheffer a souligné la nécessité d'une pression internationale pour mettre fin aux attaques israéliennes et garantir que l'aide humanitaire parvienne à Gaza.
Complicité des États européens
Les organisateurs, réunis sous la bannière "Israeli Citizens For International Pressure", ont indiqué que cette action vise à dénoncer la complicité des États européens avec Israël, face à la situation à Gaza. Ils réclament la suspension de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, un embargo militaire total, un cessez-le-feu immédiat et durable, ainsi qu’un accès inconditionnel de la population palestinienne à l’aide humanitaire.
Ce mouvement, intitulé "No business as usual with Israel", entend répondre à l’absence de mesures concrètes des gouvernements européens. À travers ces manifestations simultanées à Barcelone, Berlin, Bruxelles, Madrid, Londres ou encore Strasbourg, les participants veulent accroître la pression sur les autorités pour qu’elles mettent fin à ce qu’ils qualifient de soutien indirect à la politique israélienne à Gaza.
Des prises de position récentes de responsables européens, qui jugent que les relations avec Israël "ne peuvent pas continuer comme si de rien n'était", semblent aller dans le sens d’une réévaluation politique. En France, plusieurs ONG ont également saisi la justice pour dénoncer la présence de groupes israéliens au Salon du Bourget, accusés d'implication dans des violations du droit international.
Situation humanitaire à Gaza
Israël bloque depuis le 2 mars l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
Depuis qu’Israël a rompu le cessez-le-feu le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont tué près de 4000 Palestiniens, portant le bilan à Gaza à plus de 54 000 morts, depuis le début de la guerre en octobre 2023. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Sur le terrain, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.
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