Witkoff se rend à Gaza ce vendredi, accompagné de l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, pour évaluer la situation et observer la distribution de l’aide, alors que les critiques s’accumulent contre Israël à cause de la famine à Gaza.
Le déplacement de l’envoyé américain survient dans un climat diplomatique tendu. Washington fait face à des critiques croissantes, y compris au sein du Sénat américain, concernant le rôle joué par les sites d’aide humanitaire gérés par le GHF (Gaza Humanitarian Fund), un organisme soutenu par les États-Unis et Israël.
Selon plusieurs rapports, plus de 1 000 Palestiniens affamés ont été tués depuis mai sur des sites de distribution gérés par la Gaza Humanitarian Fund.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré jeudi que Witkoff visiterait les “sites de distribution et s’efforcerait d’assurer un plan pour acheminer davantage de nourriture” et qu’il rencontrerait des Gazaouis “pour entendre directement leur témoignage sur la situation dramatique sur le terrain”.
“L’émissaire spécial et l’ambassadeur rendront compte immédiatement au président après leur visite, afin d’approuver un plan final pour la distribution de nourriture et d’aide dans la région”, a-t-elle ajouté.
Cette visite intervient au lendemain de la mort de plus de 50 Palestiniens tués par des frappes israéliennes à travers le territoire. Ce vendredi matin encore, au moins dix Palestiniens ont été tués dans une série d’attaques israéliennes à travers la bande de Gaza, selon des sources médicales.
Parmi les victimes de ce vendredi, deux personnes ont été tuées alors qu’elles attendaient une distribution de nourriture près du corridor de Morag, au sud de Khan Younès.
“Famine réelle”
Les autorités sanitaires ont également annoncé la mort de deux autres enfants par inanition, portant à 154 le nombre de personnes mortes de “famine et de malnutrition” ces dernières semaines, dont 89 enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Plus tôt cette semaine, Donald Trump a contredit Netanyahu, qui niait les rapports faisant état de famine à Gaza, en affirmant que l’enclave palestinienne connaissait bien une “famine réelle”.
Les Nations unies et plusieurs experts indépendants alertent depuis des mois sur le risque de famine à Gaza, en raison du blocus militaire israélien qui entrave l’acheminement de l’aide humanitaire.
En réaction au refus israélien de laisser entrer l’aide et à la poursuite des frappes sur la population civile, le Royaume-Uni, le Canada et le Portugal ont rejoint cette semaine la liste des pays occidentaux annonçant leur intention de reconnaître l’État de Palestine.
La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtrait la Palestine en septembre lors de l’Assemblée générale de l’ONU, emboîtant le pas à l’Espagne, la Norvège et l’Irlande.
Actuellement, 142 pays sur les 193 membres des Nations unies reconnaissent ou prévoient de reconnaître un État palestinien.
Après une rencontre avec Netanyahu à Jérusalem jeudi, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a déclaré que “la catastrophe humanitaire à Gaza dépasse l’imagination”.
“Le gouvernement israélien doit agir rapidement, de manière sûre et efficace, pour fournir de l’aide humanitaire et médicale, afin d’éviter que la famine de masse ne devienne une réalité”, a-t-il affirmé.
Depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, 60 249 Palestiniens ont été tués et 147 089 blessés par l’armée israélienne, selon les autorités sanitaires locales.