Mahmoud Khalil, militant pro-palestinien et récent diplômé de l'Université Columbia, a dénoncé son arrestation et les conditions de détention dans les centres américains de l'immigration, se qualifiant lui-même de “prisonnier politique”.
“Je m'appelle Mahmoud Khalil et je suis prisonnier politique. Je vous écris depuis un centre de détention en Louisiane, où je me réveille dans le froid matinal et passe de longues journées à observer les injustices silencieuses commises contre un grand nombre de personnes privées de la protection de la loi”, a écrit Khalil dans une lettre rendue publique mardi.
Khalil a été arrêté le 8 mars par des agents du Département de la Sécurité intérieure (DHS) après l'avoir interpellé en compagnie de sa femme, Noor Abdalla, enceinte de huit mois, alors qu'ils revenaient d'un dîner. Il a été placé en garde à vue sans mandat, et les agents ont dissimulé les détails de son arrestation, selon des images de l'arrestation rendues publiques par sa famille vendredi.
Je m'appelle Mahmoud Khalil et je suis prisonnier politique. Je vous écris depuis un centre de détention en Louisiane, où je me réveille dans le froid matinal et passe de longues journées à observer les injustices silencieuses commises contre un grand nombre de personnes privées de la protection de la loi”
Mahmoud Khalil, militant pro-palestinien
L'administration Trump a accusé Khalil, qui a joué un rôle important dans les manifestations pro-palestiniennes à l'Université de Columbia l'année dernière, de se livrer à des “activités liées au Hamas”, bien qu'aucune preuve n'ait été fournie.
Il est actuellement détenu dans un centre de détention de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) en Louisiane.
Khalil a déclaré que son arrestation était la conséquence directe de son militantisme pour une Palestine libre et la fin des violences israéliennes à Gaza.
“Mon arrestation est la conséquence directe de l'exercice de mon droit à la liberté d'expression, alors que je défendais une Palestine libre et la fin du génocide à Gaza, qui a repris de plus belle lundi soir”, a-t-il écrit dans sa lettre. “Il est de notre devoir moral de poursuivre la lutte pour leur liberté totale”.
“Je suis né dans un camp de réfugiés palestiniens en Syrie, au sein d'une famille déplacée depuis la Nakba de 1948”, a-t-il poursuivi.
Khalil a également établi un parallèle entre sa situation et le recours à la détention administrative par Israël, où les Palestiniens sont souvent emprisonnés sans procès ni inculpation. Il a accusé les administrations Biden et Trump de perpétuer le racisme antipalestinien, citant le soutien américain aux actions militaires israéliennes à Gaza.
Il a également accusé l'Université Columbia de le cibler en raison de son activisme et de “ créer un nouveau bureau disciplinaire autoritaire pour contourner les procédures régulières et réduire au silence les étudiants qui critiquent Israël”.
“Ma détention témoigne en tout état de cause, de la force du mouvement étudiant à faire évoluer l'opinion publique vers la libération palestinienne”, a-t-il écrit.
Alors que Khalil attend des décisions de justice qui pourraient affecter son avenir et celui de sa femme, il a appelé à une plus grande solidarité entre étudiants, militants et élus afin de défendre le droit de manifester pour la Palestine. “ J'espère néanmoins pouvoir assister librement à la naissance de mon premier enfant”, a-t-il déclaré.
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