Un tribunal tchadien a infligé, samedi, au leader de l'opposition et ancien Premier ministre Succès Masra une peine de 20 ans de prison, après sa condamnation pour incitation à la violence intercommunautaire, qui a fait plus de 40 morts dans le sud-ouest du pays en mai dernier, selon son avocat.
La chambre criminelle spéciale de N'Djamena, la capitale, a reconnu Masra coupable de discours de haine, de xénophobie et d'incitation au massacre, a déclaré à la presse Francis Kadjilembaye, l'un des avocats de la défense.
Le tribunal a également condamné Masra à une amende d'un milliard de francs CFA (1,8 million de dollars).
Succès Masra rejette les accusations
Masra a nié les accusations lors du procès.
Ses avocats ont soutenu que l'accusation n'avait pas présenté de preuves concrètes l'impliquant.
L'accusation avait requis, vendredi dernier, 25 ans de prison.
Il a été jugé avec 74 coaccusés poursuivis pour avoir participé au massacre.
Masra, chef du principal parti d'opposition tchadien, Les Transformateurs, a été arrêté le 16 mai à la suite de violences intercommunautaires dans la province du Logone Occidental, qui ont fait 42 morts le 14 mai.
Il a entamé une grève de la faim en juillet pour protester contre sa détention. Il a mis fin à cette grève de la faim près d'une semaine après une manifestation de femmes exigeant sa libération.
Masra s'est présenté à l'élection présidentielle de mai 2024, remportée par le président de transition de l'époque, Mahamat Idriss Déby.
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