Les attaques israéliennes dans la bande de Gaza ne montrent aucun signe d'affaiblissement, malgré l'aggravation de la famine au 665e jour de l’offensive militaire à Gaza.
Les attaques israéliennes menées tôt mardi matin contre des tentes abritant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés d'Al Shati, à Gaza, ont fait 14 morts et 25 blessés, selon l'hôpital Al Shifa.
Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes de ce que certaines sources ont qualifié de nouveau massacre, selon l'agence de presse palestinienne Wafa.
Les bombardements israéliens se poursuivent à Gaza, en particulier dans les camps de déplacés, aggravant les pénuries de nourriture, d'eau, de médicaments et d'accès aux secours.
Famine grandissante
La situation est telle que les journalistes gazaouis témoignant au quotidien de l’horreur à Gaza sont, eux aussi, atteints. L'un des dix pigistes travaillant pour l'agence de presse française a publié un message sur les réseaux sociaux le 19 juillet : “ Je n'ai plus la force de travailler pour les médias. Je suis maigre et je ne peux pas travailler”.
L'AFP a averti que la plupart de ses collaborateurs dans la bande de Gaza n'ont plus la capacité physique de faire leur travail et que la situation s'aggrave. “Leurs appels à l'aide déchirants sont désormais quotidiens”.
Le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, affirme que les médecins, les infirmières et les autres professionnels de santé à Gaza “s'évanouissent à cause de la faim et de l'épuisement”.
Il condamne, par ailleurs, l’action de la controversée Fondation humanitaire de Gaza dans la détérioration de la situation humanitaire. Dans un communiqué, Philippe Lazzarini, a qualifié le rôle de la GHF dans les distributions d'aide de “piège mortel sadique”, affirmant que des civils sont la cible de tirs alors qu'ils se bousculent pour trouver de la nourriture.
“Des snipers ouvrent le feu au hasard sur la foule, comme s'ils avaient reçu l'autorisation de tuer”, a déclaré Lazzarini. “Une chasse à l'homme massive, en toute impunité.”, a-t-il déploré.
Une situation décriée par les ministres des Affaires étrangères de 25 pays, dont plusieurs alliés d'Israël comme le Royaume-Uni, l'Australie et le Japon, ainsi que l'UE, dans une déclaration commune appelant à la fin immédiate de la guerre à Gaza.
“Nous condamnons l'aide au compte-gouttes et le meurtre inhumain de civils, dont des enfants, qui tentent de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires en eau et en nourriture”, peut-on lire dans la déclaration.
“Le refus du gouvernement israélien d'apporter une aide humanitaire essentielle à la population civile est inacceptable”, ont ajouté les ministres des Affaires étrangères, appelant Israël à lever les restrictions imposées aux camions d'aide.
Israël a rejeté cette déclaration, la jugeant “déconnectée de la réalité et envoyant un message erroné au Hamas”.
Attaque contre le personnel de l’OMS
Pourtant, l'armée israélienne n’a pas hésité à s’attaquer au personnel de l’OMS, alors que 87,8% du territoire de la bande de Gaza est désormais soumis à un ordre d’évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée israélienne selon OCHA, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.
Les forces israéliennes ont attaqué à trois reprises la résidence du personnel de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Gaza, ainsi que son entrepôt principal, et ont arrêté des membres du personnel et des membres de leurs familles, a déclaré le directeur général de l'agence onusienne.
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré dans un communiqué que les attaques ont eu lieu contre la résidence du personnel à Deir al-Balah.
“L'armée israélienne a pénétré dans les locaux, forçant les femmes et les enfants à évacuer à pied vers Al-Mawasi, en plein conflit”, a-t-il déclaré. L’OMS qui demande la libération d’un membre de son équipe détenu à Gaza,condamne une “stratégie de destruction systématique des établissements de santé”.
La guerre d'Israël contre Gaza a fait au moins 59 029 morts et 142 135 blessés, essentiellement des femmes et des enfants.
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