FRANCE
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Surendettement : le pronostic vital de la France est engagé, alerte François Bayrou
Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre François Bayrou a comparé "la soumission à la dette" à "la soumission par la force militaire", estimant qu’elle prive la nation de sa liberté.
Surendettement : le pronostic vital de la France est engagé, alerte François Bayrou
François Bayrou devant l'Assemblée nationale / AP
8 septembre 2025

La France est-elle au bord d’une nouvelle crise politique ? Moins de neuf mois après sa nomination à Matignon, François Bayrou a choisi d’engager la responsabilité de son gouvernement sur un projet de budget prévoyant 44 milliards d'euros d'économies pour 2026.

"Cette épreuve de vérité comme chef du gouvernement [...], je l'ai voulue", a déclaré François Bayrou devant l'Assemblée nationale, affirmant que le "pronostic vital" du pays était "engagé" en raison de son "surendettement" atteignant 114% du PIB.

"Notre pays travaille, croit s'enrichir, et tous les ans s'appauvrit un peu plus. C'est une silencieuse, souterraine, invisible et insupportable hémorragie", a-t-il poursuivi, dans un discours ponctué d'invectives lancées par les partis d'opposition.

"Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n'avez pas le pouvoir d'effacer le réel", a-t-il mis en garde, comparant "la soumission à la dette" à "la soumission par la force militaire", synonyme selon lui de perte de liberté.

Vers une chute du gouvernement

Le vote de confiance des 577 députés est attendu à partir de 19 heures. Mais il n'y a aucun suspense : la coalition parlementaire soutenant le président français ne dispose pas de la majorité absolue et les partis d'opposition – de l'extrême droite à l'extrême gauche – ont prévenu qu'ils voteraient contre le budget.

Tous les regards sont tournés vers le président Emmanuel Macron, contraint de chercher déjà son troisième Premier ministre depuis la dissolution de 2024, qui n'a dégagé aucune majorité à l'Assemblée nationale et plongé le pays dans l'incertitude. 

L'hypothèse d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale est pour l'instant écartée par Emmanuel Macron, dont l'entourage affirme qu'il veut aller vite pour désigner un nouveau chef de gouvernement.

Les tractations ont déjà commencé, mais la tâche s'annonce ardue face à des partis qui campent sur leurs positions. 

Plusieurs noms circulent, dont ceux des ministres des Armées Sébastien Lecornu, de la Justice Gérald Darmanin et de l'Économie Éric Lombard. 

En RelationTRT Français - France: Emmanuel Macron, le Roi de la crise

Paralyser la France

Dans un contexte de défiance généralisée envers Emmanuel Macron, dont la popularité est au plus bas depuis son arrivée au pouvoir en 2017 (environ 77% des Français se disent mécontents selon un récent sondage), plusieurs échéances plaident pour une vacance courte.

Un mouvement "citoyen" né durant l'été sur les réseaux sociaux sous le slogan "Bloquons tout", soutenu par certains syndicats et la gauche, a appelé à paralyser le pays mercredi. Mais la portée réelle de la mobilisation – qui rappelle à certains égards celui des "gilets jaunes" qui a secoué la France en 2018-2019 – reste incertaine.

L'ensemble des organisations syndicales ont déjà appelé à la grève nationale et aux manifestations le 18 septembre.


SOURCE:TRT français et agences
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