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France: Macron alerte sur la "menace" russe et plaide pour une défense européenne
Emmanuel Macron veut "ouvrir le débat stratégique" sur la protection de l'Europe par le parapluie nucléaire français, a-t-il déclaré mercredi sur fond de rapprochement entre Moscou et Washington.
France: Macron alerte sur la "menace" russe et plaide pour une défense européenne
"La menace russe est là et touche les pays d'Europe, nous touche", a martelé Emmanuel Macron
il y a un jour

"Répondant à l'appel historique du futur chancelier allemand (Friedrich Merz), j'ai décidé d'ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen", a déclaré le chef de l'Etat français lors d'une allocution télévisée.

Toutefois, "quoi qu'il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République, chef des armées", a-t-il indiqué, en réponse à des critiques de certains acteurs politiques français d'opposition.

TRT Global - Ukraine: "Se substituer" à l'aide américaine est un "devoir de civilisation", selon la France

TRT Global - La France va s'efforcer de "réunir tous les moyens possibles", avec d'autres pays européens, pour "se substituer" à l'aide militaire américaine à l'Ukraine, a assuré mardi François Bayrou, évoquant un "devoir de civilisation" pour l'Union européenne.

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En évoquant l'hypothèse d'une dissuasion nucléaire française élargie à l'Europe, il répondait à M. Merz, qui a jugé nécessaire que le Vieux continent se prépare "au pire scénario" d'une Otan dépourvue de la garantie de sécurité.

M. Macron, à la tête d'une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-uni, intervenait alors que la nouvelle administration Trump fait craindre un désengagement des Etats-Unis en Ukraine et une rupture historique de leur alliance avec les Européens.

“Menace russe” 

"La menace russe est là et touche les pays d'Europe, nous touche", a souligné le chef de l'Etat, rappelant que la Russie avait "déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial", "viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie", "organise des attaques numériques contre nos hôpitaux" et "tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux".

Il a également alerté sur la militarisation croissante du pays : “La Russie continue de se réarmer, dépensant plus de 40 % de son budget à cette fin. D’ici 2030, elle prévoit d’accroître encore son armée, d’avoir 300 000 soldats supplémentaires, 3 000 chars, 300 avions de chasse de plus”.

Face à cette menace grandissante, Macron a affirmé que l’Europe devait réagir avec fermeté : “Qui peut donc croire, dans ce contexte, que la Russie d’aujourd’hui s’arrêtera à l’Ukraine ? La Russie est devenue, au moment où je vous parle et pour les années à venir, une menace pour la France et pour l’Europe”.

Selon lui, "cette agressivité ne semble pas connaître de frontières" et face à ce monde de danger, "rester spectateur serait une folie".

"Nous restons attachés à l'Otan et à notre partenariat avec les Etats-Unis d'Amérique. Mais il nous faut faire plus, renforcer notre indépendance en matière de défense et de sécurité. L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranché à Washington ou à Moscou" a-t-il ajouté.

“Forces européennes en Ukraine”

Le chef d'État français a aussi insisté sur la nécessité d’une aide continue à l’Ukraine : “Nous devons continuer d’aider les Ukrainiens à résister, jusqu’à ce qu’ils puissent négocier avec la Russie une paix solide pour eux-mêmes et pour nous tous.”

Il a cependant rejeté toute paix imposée par Moscou : “La paix ne peut pas être conclue à n’importe quel prix, sous le diktat russe. La paix ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine. Elle ne peut pas être son effondrement”.

Évoquant les efforts diplomatiques français, il a rappelé : « C’est en ce sens que nous travaillons avec nos amis britanniques, allemands et plusieurs autres pays européens. » 

Il a également suggéré que “peut-être, un jour, des forces européennes seront déployées [en Ukraine], non pas pour se battre aujourd’hui, non pas sur la ligne de front, mais pour garantir le respect de la paix, une fois celle-ci signée”.

Dans cette optique, la France réunira dès la semaine prochaine à Paris les chefs d’état-major des pays souhaitant “prendre leurs responsabilités” en matière de défense européenne.

Toutes ces questions seront également au cœur d'un sommet extraordinaire de l'Union européenne, jeudi à Bruxelles, qui vise selon l'Elysée à démontrer que les Vingt-Sept "accélèrent" dans ce secteur.

Juste après son allocution, Emmanuel Macron devait recevoir à dîner le Premier ministre hongrois Viktor Orban, soutien de Donald Trump et Vladimir Poutine, et l'une des voix les plus dissonantes dans l'UE.

Au terme du sommet de jeudi, selon Emmanuel Macron, "les États membres pourront accroître leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit. Des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants".

                


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