POLITIQUE
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France: un employé du ministère de l'Economie soupçonné d'espionnage au profit de l'Algérie
Un employé du ministère français de l'Économie a été mis en examen judiciaire pour des soupçons d’espionnage au profit de l'Algérie.
France: un employé du ministère de l'Economie soupçonné d'espionnage au profit de l'Algérie
Des éléments de la police française en action… / AFP
13 mars 2025

Un employé du ministère français de l'Économie a été mis en examen à Paris dans une enquête sur la divulgation d'informations concernant des Algériens vivant en France, dont des opposants au pouvoir en place, a appris, mercredi, l'AFP de sources concordantes.

Le fonctionnaire du ministère en cause a été mis en examen le 19 décembre "pour intelligence avec une puissance étrangère, livraison à une puissance étrangère d'information sur intérêt fondamental à la nation, exercice d'activités pour s'informer sur les intérêts fondamentaux de la nation pour une puissance étrangère", a confirmé le parquet de Paris à l'AFP.

Placé sous contrôle judiciaire

Cet homme est soupçonné d'avoir été "en contact régulier avec une personne de nationalité algérienne travaillant au consulat d'Algérie de Créteil", en région parisienne, et "de lui avoir transmis des informations personnelles et sur les demandes d'asile" concernant des Algériens, et notamment "des opposants notoires" au régime politique en place, a précisé le ministère public.

Cette affaire survient dans un contexte de tensions entre Paris et Alger, les deux pays étant plongés depuis plusieurs mois dans une profonde crise diplomatique aux origines diverses.

Contacté par l'AFP, son avocat, Sipan Ohanians, a affirmé que son client était "victime d'une campagne de menaces et de manipulation d'une puissance étrangère ayant resserré l'étau autour de lui".

"Relation intime" 

D'après une source proche de l'enquête, l'Algérien qui exerçait au consulat d'Algérie de Créteil depuis fin 2022 était le commanditaire des renseignements : il bénéficiait, selon elle, d'une "couverture" et travaillait pour les renseignements algériens. Il n'a pas été mis en examen à ce stade.

Selon la source proche de l'enquête, cet agent demandait des informations à l'employé de Bercy sur des ressortissants algériens, dont des opposants connus tels que Amir Boukhors et Mohamed Larbi Zitout, tous deux sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour terrorisme, ou encore des personnalités influentes comme l'influenceur Chawki Benzehra, mais aussi un journaliste réfugié, un Algérien ayant porté plainte en France contre un général...

Ces personnes ont, pour "certaines", été "victimes de violences, menaces de mort ou tentative d'enlèvement", a souligné la source proche de l'enquête, sans donner davantage d'éléments sur le lien éventuel de causalité.

Comment le fonctionnaire obtenait-il ces informations ? D'après une source proche du dossier, il avait noué une "relation intime" avec une assistante sociale de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), qu'il sollicitait pour obtenir des renseignements.

L’employée a été mise en examen le 7 février pour violation du secret professionnel, selon le parquet. Au cours des investigations, elle a assuré n'avoir touché aucune contrepartie, d'après la source proche du dossier.

Contacté, son avocat, Fabien Arakelian, n'a pas souhaité s'exprimer.

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