MOYEN-ORIENT
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Gaza: le Hamas met en garde contre la création de camps inspirés des “ghettos nazis”
La mise en garde intervient alors que des raids israéliens ont tué une centaine de Palestiniens en 24 heures dans une enclave au bord de la catastrophe humanitaire.
Gaza: le Hamas met en garde contre la création de camps inspirés des “ghettos nazis”
Depuis 2005, les Palestiniens s’opposent à la politique de créations des camps inspirés des “ghettos nazis” comme dans le village d'Ezariya, en Cisjordanie, près de Jérusalem, le 15 novembre 2005. / AA
8 mai 2025

Le gouvernement de Gaza a alerté contre le projet israélien de créer des camps pour les Palestiniens, inspirés des “ghettos nazis”, en utilisant le système de distribution de l'aide promu par Tel Aviv.

“Nous rejetons catégoriquement le projet de l'occupation d'établir des camps d'isolement forcé, semblables à des ghettos nazis, en contrôlant l'aide humanitaire et sa distribution dans le cadre d'une politique de ségrégation systématique, en violation flagrante de tous les principes du droit international”, a déclaré le Bureau des médias du gouvernement dans un communiqué.

Le Bureau a qualifié le projet israélien de “modèle inhumain, inacceptable à tous égards”.

Il a souligné que “le peuple palestinien, dans toutes ses composantes, s'opposera à ces plans criminels, qui visent à transformer l'aide humanitaire en un outil de siège, de famine et d'asservissement, en violation flagrante du droit international humanitaire et des principes de justice et de dignité humaine”. 

Cette mise en garde intervient alors que la défense civile palestinienne fait état de la mort de cinq personnes  tuées ce jeudi à l’aube, dans une frappe israélienne dans le nord de la bande de Gaza.

“Cinq personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées à la suite d’une frappe aérienne israélienne [jeudi] à l’aube sur la maison de la famille Abou Rayyan dans la ville de Beit Lahya”, a déclaré à l’Agence France-Presse le porte-parole de l’organisation, Mahmoud Bassal. L’armée israélienne n’a pas réagi à ces informations.

Des victimes qui s’ajoutent aux 100 morts enregistrées dans l’enclave la veille, selon des sources médicales palestiniennes.

Mercredi en effet, les forces d'occupation israéliennes ont commis un massacre en bombardant un restaurant et un marché populaire dans le quartier d'Al Rimal, à l'ouest de la ville de Gaza, tuant au moins 32 civils et en blessant 86 autres, rapporte Wafa, l’agence palestinienne de presse.

D’après la même source, l’aviation israélienne a ciblé un restaurant et un marché populaire dans la ville de Gaza, tuant 32 civils, dont le journaliste Yahya Subaih, et en blessant 86 autres.

Alors que les négociations pour une trêve sont dans l’impasse, le Hamas “insiste sur la nécessité de parvenir à un accord global et complet pour mettre fin à la guerre”, d’après les déclarations de Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, à l’Agence France-Presse, rejetant les tentatives d’imposer un “accord partiel” dans la région à l’approche de la visite de Donald Trump.

Dans le même ordre d’idées, 30 experts indépendants de l’ONU soulignent que les États doivent agir “maintenant“ pour ne pas assister à l’«annihilation» des Palestiniens dans la bande de Gaza. “Les États doivent agir rapidement pour mettre fin au génocide en cours, démanteler l’apartheid et assurer un avenir dans lequel Palestiniens et Israéliens coexisteront dans la liberté et la dignité”, ont-ils demandé dans un communiqué. Israël,  pour sa part, a rejeté ces accusations.

75% des véhicules de secours sont immobilisés

Sur le terrain, les experts redoutent une catastrophe  humanitaire, Gaza étant sevré de tout ravitaillement alimentaire et de médicaments depuis le 2 mars, alors que la défense civile dans l’enclave affirme que 75% de ses véhicules de secours sont immobilisés, faute de carburant. 

“Soixante-quinze pour-cent de nos véhicules sont à l’arrêt en raison d’un manque de diesel’, a confié à l’Agence France-Presse le porte-parole de la défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal. “Nous souffrons d’une grave pénurie de générateurs électriques et d’appareils à oxygène”, a-t-il ajouté. Israël bloque l’entrée de toute aide dans le territoire depuis le 2 mars.

Le Premier ministre palestinien Mohamed Moustafa a déclaré mercredi la bande de Gaza “zone de famine”, lors d'une conférence de presse tenue à Ramallah, sur la dégradation de la situation humanitaire dans l'enclave.

“Cette famine n'est pas une catastrophe naturelle, c'est un crime humanitaire délibéré, et le silence est complice”, a-t-il ajouté, appelant “à la conscience de l'humanité “.

Moustafa a exhorté la communauté internationale à mettre fin à ce crime en cours à Gaza, où la population est exsangue après plus de deux mois de blocus total par Israël.

“Ne laissez pas les enfants de Gaza mourir de faim, ne permettez pas que la nourriture et l'eau soient utilisées comme armes de guerre”, a-t-il poursuivi.

De son côté, la Commission européenne a condamné l'utilisation de l'aide comme arme de guerre, au mépris du droit international humanitaire, appelant Israël, la puissance occupante, à lever immédiatement le blocus de la bande de Gaza.

“Il s'agit de la plus longue fermeture de ce type jamais connue dans la bande de Gaza, et elle constitue une source de grave préoccupation”, écrit l’UE dans un communiqué.  

“Les agences des Nations unies, notamment le Programme alimentaire mondial et l'UNRWA, ont signalé que les stocks de nourriture étaient épuisés et que la plupart des familles n'avaient pas accès à l'eau potable. 

Les pillages d'entrepôts ont repris. Les travailleurs humanitaires continuent d'alerter sur la propagation et l'aggravation de la faim dans la bande de Gaza”, signale l’Union européenne.

Depuis le 7 octobre 2023, l’occupation israélienne commet des crimes de génocide à Gaza, faisant plus de 171 000 morts et blessés, en majorité des enfants et des femmes, et plus de 11 000 disparus.

La Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt, en novembre dernier, contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.

Israël est également confronté à une affaire de génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave.

Lire aussi: Israël, accusé de transformer Gaza en “camp de concentration”







SOURCE:TRT français et agences
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