À quelques semaines de l’ouverture de la 55e édition du Salon international de l’aéronautique au Bourget, plusieurs élus ont lancé un appel à exclure la participation d’entreprises israéliennes.
Dans un communiqué, les groupes PS, écologiste et communiste du département estiment qu’il est inacceptable de continuer à normaliser les relations commerciales avec un État accusé de violations massives du droit international.
“Banalisation du commerce”
Les élus départementaux, emmenés par leur président socialiste Stéphane Troussel, demandent l’exclusion d’Israël de cet événement d’envergure internationale, pointant une contradiction entre les déclarations du chef de l’État français et la participation d’un pays accusé de violations graves du droit international.
“La France ne peut pas dénoncer des crimes de guerre et dérouler le tapis rouge à ceux qui y participent. Le Bourget ne peut être le théâtre d’une banalisation du commerce d’armes avec un État qui écrase un peuple sous les bombes”, affirme Stéphane Troussel.
Cette prise de position intervient dans un climat diplomatique particulièrement tendu pour Israël, où les lignes de son impunité semblent commencer à bouger.

La défense civile de la bande de Gaza a déploré mercredi le décès d’au moins 19 personnes dans des frappes israéliennes contre le territoire palestinien dans le courant de la nuit.
Le président Emmanuel Macron, rejoint par le chef de l’opposition britannique Keir Starmer et l’ex-gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney, a récemment adressé un avertissement au gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu.
Dans une déclaration commune, les trois dirigeants ont dénoncé les “actions scandaleuses” menées à Gaza par l’armée israélienne et menacé de prendre des “mesures concrètes” si l’offensive ne cessait pas immédiatement et si l’aide humanitaire n’était pas débloquée.
C’est précisément au nom de cette nécessité de cohérence que les élus de gauche du département de Seine-Saint-Denis demandent des actes.
Le Salon du Bourget, souvent perçu comme une vitrine technologique et industrielle, est aussi — et surtout — un rendez-vous majeur de l’industrie mondiale de l’armement. On y retrouve les plus grands acteurs du secteur, civils et militaires, venant exposer leurs innovations, signer des contrats, nouer des partenariats.
“Il ne s’agit pas d’un simple rendez-vous technologique ou commercial. C’est une vitrine de l’industrie d’armement dans laquelle Israël et ses entreprises militaires prennent place”, insiste Stéphane Troussel.
“Phoning”
De son côté, le collectif Stop Arming Israel, très actif dans les campagnes de désinvestissement et de pression contre le commerce d’armement avec Israël, a également lancé un appel à exclure les entreprises israéliennes.
“Malgré la situation toujours plus dramatique à Gaza et les dénonciations hypocrites du gouvernement français, le site internet du Salon du Bourget continue d’annoncer 9 exposants israéliens” dénonce le collectif dans un message partagé sur les réseaux sociaux.
Le collectif appelle donc à une action de masse ce jeudi 22 mai, sous forme de “phoning”, une stratégie de saturation des lignes téléphoniques des organisateurs du salon.
“Lors de la campagne contre la participation d’Israël au salon Eurosatory en 2024, les actions de phoning ont été une étape décisive pour obtenir la victoire. Soyons nombreux·ses à participer pour obtenir l’annulation de la participation d’Israël au Salon du Bourget cette année !” s’enthousiasme le collectif.