Le Salon international de l'aéronautique et de l’espace du Bourget a été inauguré ce matin par le Premier ministre français François Bayrou, sans les entreprises israéliennes invitées par les organisateurs.
Les quatre stands des entreprises israéliennes – dont Rafael Advanced System et Elbit Systems – ont été barricadés dans la nuit, sans que personne ne soit au courant. Sur place, deux gendarmes de la SPI4G-CRS, pour “Section de protection et d’intervention 4e génération” des Compagnies républicaines de sécurité de la police, gardent l’un des stands, rapporte le Figaro.
Les stands d'Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael, Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d'être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.
Le gouvernement français a ordonné de condamner l'accès aux stands de cinq industriels israéliens de l'armement exposant des "armes offensives" au salon aéronautique du Bourget (région parisienne), a rapporté lundi l’AFP citant des sources concordantes.
La présence des entreprises israéliennes d’armement, après 20 mois de guerre menée par Israël à Gaza, a été vivement critiquée et a fait l'objet de recours en justice par les associations Stop Fuelling War, les Amis de la Terre France, Survie, l'Union juive française pour la paix (UJFP), et l'ONG palestinienne Al-Haq.
Scandale à Tel-Aviv
Shlomo Toaff, le vice-président de l’entreprise de défense israélienne Rafael, a affirmé être surpris et déçu par la décision du gouvernement français. “Ça s’est passé dans la nuit, sans que l’on n’ait rien pu faire et sans que l’on soit prévenu. Et comme vous pouvez le voir, ça n’a pas été fait à la va-vite”, explique-t-il. Il s’est dit “scandalisé” par cette “étonnante décision prise par le gouvernement français, alors qu’Israël se bat en ce moment même pour sauver ses otages et lutter contre la puissance nucléaire”.
Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une "décision scandaleuse et sans précédent" qui crée une "ségrégation" à l'encontre des exposants israéliens.
Ce lundi, Amnesty International a dénoncé "la présence de sociétés vendant des armes utilisées à Gaza" au Salon international du Bourget et "les livraisons de matériel militaire français à Israël", démenties par Paris.
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