MOYEN-ORIENT
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Gaza: des ONG israéliennes dénoncent un génocide en cours
Pour la première fois, des groupes israéliens de défense des droits de l'Homme soutiennent qu'Israël commet un génocide à Gaza et appellent à une intervention internationale.
Gaza: des ONG israéliennes dénoncent un génocide en cours
Une guerre contre les enfants... / AA
29 juillet 2025

Deux ONG israéliennes de défense des droits de l'Homme B'Tselem et Médecins pour les droits de l'Homme ont publié, lundi, deux rapports concluant qu'Israël commet le crime de génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, tel que défini par le droit international.

C'est la première fois que des groupes israéliens de défense des droits de l'Homme déclarent officiellement qu'Israël commet un génocide à Gaza. Ils appellent désormais la communauté internationale à agir contre le gouvernement israélien pour mettre fin à ces atrocités.

Selon le rapport de B'Tselem, l'attaque israélienne a provoqué “un bombardement massif et aveugle des centres de population”et “la famine de plus de deux millions de personnes comme méthode de guerre” contre les Palestiniens.

Il soutient que l’offensive israélienne contre Gaza a provoqué “des massacres, à la fois par des attaques directes et par la création de conditions de vie catastrophiques qui continuent d'augmenter le nombre massif de morts; de graves dommages physiques ou mentaux à l'ensemble de la population de la bande de Gaza ; une destruction à grande échelle des infrastructures ; et la destruction du tissu social, y compris des établissements d'enseignement et des sites culturels palestiniens”.

Selon le rapport, Israël a également mis en œuvre des méthodes d'“arrestations massives et de maltraitance des détenus dans les prisons israéliennes, qui sont devenues de véritables camps de torture pour des milliers de Palestiniens détenus sans procès”

Tel Aviv est également tenue responsable par les deux ONG de “déplacements forcés massifs, y compris des tentatives de nettoyage ethnique et de faire de ce dernier un objectif de guerre officiel ; et une attaque contre l'identité palestinienne par la destruction délibérée de camps de réfugiés et des tentatives de saper l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient”.

“Un moment douloureux”

“Rien ne vous prépare à réaliser que vous faites partie d'une société qui commet un génocide. C'est un moment profondément douloureux pour nous", a indiqué Yuli Novak, directrice exécutive de B'Tselem, dans un communiqué publié en parallèle d'une conférence de presse de présentation des rapports à Jérusalem.

Le rapport de son organisation, une institution vieille de plus de 35 ans, compile des témoignages, statistiques et évènements de la politique israélienne sur "plus de 20 mois".

"L'examen de la politique israélienne dans la bande de Gaza et de ses conséquences horribles ainsi que les déclarations de hauts responsables politiques et militaires israéliens sur les objectifs de l'attaque, nous amènent à la conclusion sans équivoque qu'Israël mène une action coordonnée visant à détruire intentionnellement la société palestinienne dans la bande de Gaza", affirme cette enquête.

L'ONG médicale PHRI s'est concentrée sur le "démantèlement délibéré et systématique du système de santé de Gaza" et conclut que les opérations menées à Gaza "répondent aux critères de génocide tels que définis dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, dont Israël est signataire", d'après le communiqué conjoint des deux ONG.

Déclarations compromettantes

“Les déclarations des principaux décideurs israéliens sur la nature de l'attaque contre Gaza ont exprimé une intention génocidaire tout au long de l'opération” souligne le rapport.

L’étude cite les propos de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant qualifiant les habitants de Gaza d' “animaux humains”, la déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahu du 28 octobre 2023 selon laquelle il s'agit d'une guerre contre “Amalek” – une référence à l'histoire biblique du commandement de Dieu aux Israélites d'anéantir le peuple amalécite – ainsi que des déclarations sur le génocide faites par des journalistes et des personnalités publiques.

Le rapport conclut que la combinaison de la réalité à Gaza et des déclarations de hauts responsables israéliens les a conduits à “la conclusion sans équivoque qu'Israël prend des mesures coordonnées pour détruire intentionnellement la société palestinienne dans la bande de Gaza… et commet un génocide contre les Palestiniens”.

Israël rejette l’accusation de génocide

Le porte-parole du gouvernement israélien David Mencer a affirmé lundi qu'Israël "rejette fermement cette accusation".

"Ca n'a tout simplement aucun sens que nous envoyons 1.9 million de tonnes d'aide s'il y avait une intention de génocide", a ajouté M. Mencer, alors qu'Israël a annoncé avoir fait entrer des camions chargés d'aide dans Gaza.

La Cour pénale internationale (CPI), une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre, a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, car elle les soupçonne de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

L'Afrique du Sud a également lancé une procédure intentée devant la Cour internationale de Justice (CIJ) qui accuse Israël de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza.

L'offensive militaire israélienne à Gaza depuis le 8 septembre 2023 a fait au moins 59.921 morts , en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Lire aussi: Gaza: ces entreprises qui profitent du génocide, selon l’ONU




SOURCE:TRT français et agences
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