L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré, vendredi, que la famine massive qui sévit dans la bande de Gaza est “construite et délibérée”.
Selon l’agence, le mécanisme de distribution d’aide soutenu par Israël et les États-Unis, de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), sert “des objectifs militaires et politiques”.
“Une famine massive construite et délibérée. Aujourd’hui encore, des enfants sont morts, leurs corps amaigris par la faim”, a indiqué l’UNRWA dans un communiqué.
Elle a insisté sur le fait que “ce système de distribution défaillant (GHF) n’est pas conçu pour répondre à la crise humanitaire”.
L’UNRWA a souligné que ce mécanisme “sert des objectifs militaires et politiques. Il est cruel, car il coûte plus de vies qu’il n’en sauve”.
L’agence a précisé que, dans le cadre de ce système, Israël contrôle “tous les aspects de l’accès humanitaire, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de Gaza”.
Depuis le 27 mai, Tel Aviv a commencé à mettre en œuvre ce plan de distribution d’aide via la Gaza Humanitarian Foundation, un mécanisme soutenu par Israël et les États-Unis mais rejeté par l’ONU et les principales organisations humanitaires.
L’UNRWA a rappelé que lors d’un cessez-le-feu antérieur en 2025 –entamé en janvier et abandonné par Israël en mar – elle avait réussi à “inverser l’aggravation de la faim”.
L’agence a ajouté : “Aujourd’hui, l’UNRWA dispose de l’équivalent de 6 000 camions d’aide alimentaire et médicale bloqués en Égypte et en Jordanie”.
Elle appelle à plusieurs reprises à la remise en place du mécanisme de distribution d’aide supervisé par l’ONU, afin de soulager la crise alimentaire à Gaza.
Depuis le 2 mars, Israël est revenu sur l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers avec le Hamas, tout en maintenant fermés les points de passage vers Gaza, ce qui a laissé des centaines de camions d’aide bloqués aux frontières.
Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit son offensive brutale contre Gaza depuis la fin 2023, ayant tué plus de 59 600 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants. Les décès par famine se sont multipliés ces derniers jours en raison d’un blocus prolongé et d’une mauvaise distribution de l’aide par le mécanisme controversé GHF.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ) en raison de sa guerre contre l’enclave.