Le ministère de la Santé de Gaza a confirmé ce dimanche que 11 personnes, parmi elles des enfants et des personnes âgées, ont succombé à la malnutrition imposée par Israël au cours des dernières 24 heures. Ces décès portent à plus de 251 le nombre total de Palestiniens morts de faim depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023.
Une crise alimentaire organisée
Selon les autorités locales et les ONG présentes sur le terrain, ces morts ne sont pas accidentelles mais la conséquence directe du blocus imposé par Israël sur l’entrée de l’aide humanitaire. Des centaines de camions chargés de nourriture et de médicaments restent immobilisés aux postes-frontières de Rafah et de Kerem Shalom, empêchant l’accès à une population dont plus de la moitié souffre de la faim.
Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile, a dénoncé “une famine organisée et utilisée comme arme de guerre”. Les hôpitaux, déjà fragilisés par les bombardements, ne disposent plus de lait maternisé, de compléments alimentaires ni même de médicaments de base pour traiter la malnutrition sévère.
La majorité des décès concerne les plus jeunes. “Nous recevons chaque jour des enfants émaciés, incapables de résister aux infections les plus simples. Sans nourriture, sans eau potable, ils meurent sous nos yeux”, témoigne un médecin de l’hôpital Al-Shifa, à Gaza. Les personnes âgées, fragilisées par les privations prolongées, figurent également parmi les principales victimes.
Réactions internationales timides
Les Nations unies ont réitéré leurs appels à un accès humanitaire sans entrave, rappelant que le recours à la famine comme méthode de guerre est prohibé par le droit international humanitaire. Des ONG comme Médecins Sans Frontières et Save the Children alertent de leur côté sur une “catastrophe imminente” si l’aide ne parvient pas rapidement aux civils.
Pourtant, malgré l’émotion suscitée par ces chiffres, aucun mécanisme international n’a permis jusqu’ici de garantir la livraison massive et sécurisée de vivres dans la bande de Gaza.
Depuis près d’un an, la destruction des infrastructures, les bombardements quotidiens et le déplacement forcé de centaines de milliers de Palestiniens ont plongé l’enclave dans un désastre humanitaire inédit. Des familles entières survivent dans des tentes de fortune, sans eau potable ni nourriture régulière.