Les États-Unis ont annoncé la suspension de l’octroi de visas pour les résidents de Gaza, invoquant des “raisons sécuritaires” liées à la situation en cours. La décision, confirmée par le département d’État, suscite une vive indignation parmi les ONG de défense des droits humains, qui dénoncent une mesure discriminatoire pénalisant une population déjà accablée par la guerre, le siège et la famine.
Une mesure “temporaire”, selon Washington
Selon un porte-parole du département d’État cité par des médias américains, cette suspension se veut une “mesure temporaire” motivée par “l’impossibilité de procéder à des vérifications sécuritaires fiables dans la bande de Gaza”. Washington assure que cette décision ne concerne pas les Palestiniens de Cisjordanie ni ceux déjà détenteurs de visas en cours de validité.
Indignation des ONG
Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch et Amnesty International, ont dénoncé une décision “arbitraire et inhumaine”. Elles estiment qu’elle revient à punir collectivement les Gazaouis, dont beaucoup cherchent à quitter le territoire pour des raisons médicales, éducatives ou familiales.
“À un moment où des milliers de civils tentent de fuir les bombardements, bloquer l’accès aux visas américains revient à les condamner à l’enfermement”, a déclaré une responsable d’Amnesty.
Des répercussions humaines directes
Des familles palestiniennes ayant entamé des démarches de regroupement familial aux États-Unis ont vu leurs procédures gelées. Des étudiants boursiers, admis dans des universités américaines pour la rentrée 2025, se retrouvent également dans l’incertitude.
Le Croissant-Rouge palestinien a rappelé que des malades nécessitant des soins urgents à l’étranger pourraient être privés de cette possibilité.
Pour certains analystes, cette suspension illustre le durcissement de la politique américaine vis-à-vis de Gaza depuis octobre 2023. Bien que Washington continue officiellement de plaider pour l’acheminement de l’aide humanitaire, cette décision est perçue par les ONG comme une volonté d’alignement sur la politique israélienne de bouclage du territoire.
Les ONG appellent Washington à revoir sa position et à mettre en place des mécanismes humanitaires d’exception pour les civils en détresse.
