MOYEN-ORIENT
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Alors que la crise de la faim s’aggrave à Gaza, où en sont les négociations de trêve ?
Les médiateurs peinent à sortir de l’impasse dans les pourparlers de cessez-le-feu à Gaza, alors que la crise humanitaire s’intensifie, avec plus de 21 enfants morts de faim ces derniers jours.
Alors que la crise de la faim s’aggrave à Gaza, où en sont les négociations de trêve ?
Plus de deux millions de personnes à Gaza sont confrontées à de graves pénuries alimentaires à Gaza. / Reuters
23 juillet 2025

Depuis le 6 juillet, les médiateurs font la navette entre les négociateurs israéliens et ceux du Hamas, dans une tentative d’en finir avec près de deux ans de guerre à Gaza où la menace de famine massive grandit.

En 21 mois de combats, les deux parties sont restées campées sur leurs positions de longue date, empêchant les deux trêves précédentes — de courte durée — de déboucher sur un cessez-le-feu durable.

Les enjeux sont encore plus élevés aujourd’hui, avec l’augmentation des décès liés à la faim dans le territoire palestinien, à cause de la persistance d’Israël de refuser l’entrée d’une aide humanitaire suffisante.

En RelationTRT Global - Gaza: plus de 100 ONG exigent un cessez-le-feu immédiat et avertissent contre une “famine massive”

Alors que la pression monte pour obtenir une avancée, Washington a annoncé que son émissaire Steve Witkoff se rendrait en Europe cette semaine pour discuter d’un cessez-le-feu à Gaza et d’un corridor humanitaire.

Des responsables américains ont indiqué qu’il pourrait également se rendre au Moyen-Orient.

Mais alors que la situation humanitaire se détériore de façon dramatique à Gaza, les deux camps sont-ils plus proches d’un accord ?

Que veulent les belligérants ?

Après plus de deux semaines d’efforts diplomatiques menés par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, les négociations sont dans l’impasse.

La proposition actuellement sur la table prévoit un cessez-le-feu de 60 jours et la libération de dix otages vivants en échange de centaines de prisonniers palestiniens.

Le Hamas insiste pour qu’un accord comporte des garanties de fin durable de la guerre. Israël rejette catégoriquement cette exigence, affirmant que le Hamas doit renoncer à toute capacité militaire et à toute fonction de gouvernance avant tout accord de paix.

La guerre entrave-t-elle les négociations ?

Bien que des responsables israéliens se soient dits ouverts au compromis, l’armée a élargi cette semaine ses opérations à des zones de Gaza qui avaient jusqu’ici été relativement épargnées par les offensives terrestres depuis le début de la guerre en octobre 2023.

Les médias israéliens rapportent que les négociateurs du Hamas à Doha ne peuvent pas communiquer directement avec la direction militaire du mouvement à Gaza pour valider les cartes de retrait proposées par Israël.

Des problèmes logistiques viennent aggraver les divisions internes au sein du groupe palestinien.

“Il y a des aspects techniques très difficiles à surmonter, car le fossé se creuse entre les dirigeants du Hamas à Gaza et les négociateurs à Doha”, note Bitar.

Pour Andreas Krieg, analyste du Moyen-Orient au King’s College de Londres, “les discussions progressent techniquement, mais en pratique, elles sont proches de l’impasse”.

“Ce qui est sur la table actuellement n’est en réalité qu’un échange de prisonniers, pas un véritable accord de cessez-le-feu”, estime-t-il.

Le Hamas se trouve face à un dilemme : il subit des pressions pour obtenir des concessions israéliennes, mais “en même temps, il est confronté à une situation humanitaire de plus en plus désespérée”.

“Sa direction se demande sans doute jusqu’où elle peut aller sans donner l’impression de capituler politiquement”, ajoute-t-il.

La famine forcera-t-elle un accord ?

Plus de deux millions de personnes à Gaza sont confrontées à de graves pénuries alimentaires, et plus de 100 ONG alertent sur un risque imminent de “famine de masse”.

Mardi, le directeur du plus grand hôpital de Gaza a annoncé que 21 enfants étaient morts de malnutrition et de faim en trois jours.

“La pression humanitaire monte rapidement”, observe Krieg, tandis que le Hamas fait face à “un désespoir croissant de la population, ce qui pourrait le contraindre à accepter un accord provisoire pour atténuer les souffrances”.

Mais même si le Hamas fait des concessions, Israël détient l’ascendant, et aucun cessez-le-feu durable ne sera possible sans sa volonté politique.

“À moins que les États-Unis et le Qatar... n’accentuent fortement leur pression sur Israël, je crains que ce cycle de négociations n’échoue comme les précédents”, conclut Bitar.

SOURCE:TRT français et agences
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