Dans sa lettre, Emine Erdogan rappelle que, sur deux ans, plus de 62 000 civils palestiniens, dont 18 000 enfants, ont été tués à Gaza, soulignant l’ampleur dramatique de la situation.
“J’ai la conviction que l’importante sensibilité dont vous avez fait preuve pour les 648 enfants ukrainiens ayant perdu la vie dans la guerre s’étendra également à Gaza”, a écrit la Première dame turque.
Elle décrit Gaza comme “un lieu où l’UNICEF compare la surface de Gaza à “l’enfer” et le sol de la région à un “cimetière d’enfants”, un endroit où un enfant est tué toutes les 45 minutes”.

Emine Erdogan souligne, dans sa lettre, le caractère inédit de la violence, affirmant : “Auriez-vous jamais imaginé que le terme “soldat inconnu”, utilisé pour les combattants anonymes des guerres, puisse un jour désigner des enfants ? Les mots “nourrisson inconnu” inscrits sur les linceuls de milliers d’enfants gazaouis, sans famille survivante et dont les noms sont inconnus, infligent des blessures irréparables à notre conscience collective”.
Dans sa correspondance, elle évoque également l’impact psychologique sur les enfants survivants : “Ces enfants sont psychologiquement anéantis, ont oublié comment sourire, disent qu’ils souhaitent mourir, et portent dans leurs cœurs innocents l’épuisement d’une guerre impossible à surmonter. L’histoire enregistre à Gaza les cheveux des petits orphelins blanchissant sous l’effet de la douleur et de la peur indicibles qu’ils endurent sans cesse”.
Emine Erdogan appelle Melania Trump à écrire au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, reprenant son appel à mettre fin à la crise humanitaire.
Elle estime qu’une telle initiative “serait profondément significative” et “remplirait une responsabilité historique envers le peuple palestinien”, à une époque où la reconnaissance de la Palestine s’impose de plus en plus comme une volonté internationale.
La Première dame turque attire l’attention sur le caractère systématique de la violence et la dévalorisation des vies humaines : “Ce qui se déroule en Palestine dépasse le cadre d’un génocide : il s’agit d’un ordre international arbitraire où la vie des enfants dans certaines parties du monde est considérée moins précieuse que dans d’autres. Nous devons unir nos voix et nos forces contre cet ordre dévoyé”.
Emine Erdogan insiste sur la nécessité de défendre le droit international et les valeurs humaines universelles soulignant que “se tenir aux côtés des opprimés privés de leurs droits fondamentaux est avant tout l’accomplissement d’une grande responsabilité envers notre famille humaine. Nous devons protéger les règles du droit international et les valeurs partagées pour nourrir l’espoir des générations futures et restaurer le rire des enfants dont les voix ont été réduites au silence”.
Emine Erdogan conclut en rappelant que, malgré les pertes massives, il reste encore plus d’un million d’enfants gazaouis en vie, pour lesquels des mesures de protection et d’aide humanitaire sont encore possibles :
“Il est déjà trop tard pour les 18 885 nourrissons et enfants gazaouis que nous avons perdus, comme Hind Rajab, six ans, tuée par 335 balles, et Reem, trois ans, dont le grand-père a dit adieu à ses yeux jadis joyeux. Mais il reste encore plus d’un million d’enfants gazaouis qui ont survécu. Le moment d’agir est maintenant”.