MOYEN-ORIENT
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Le cabinet de sécurité israélien approuve le plan de Netanyahu visant à réoccuper Gaza
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi un plan présenté par Benjamin Netanyahu pour réoccuper la ville de Gaza, dévastée par la guerre génocidaire d’Israël et une grave crise humanitaire.
Le cabinet de sécurité israélien approuve le plan de Netanyahu visant à réoccuper Gaza
Quelque 2,4 millions de Palestiniens vivent au quotidien sous les bombes dans ce territoire qui longe la Méditerranée. / AA
il y a 9 heures

Plus tôt, jeudi, le Premier ministre israélien avait annoncé sur Fox News qu'Israël avait "l'intention" de prendre le contrôle de l'enclave mais "pas (de) la gouverner" ni de la "garder".

Selon le plan validé dans la nuit, l'armée israélienne "se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza”, indique un communiqué des bureaux du Premier ministre.

"Le cabinet de sécurité – par un vote à la majorité - a adopté cinq principes pour conclure la guerre: le désarmement du Hamas; le retour de tous les otages - vivants et morts  la démilitarisation de Gaza; le contrôle sécuritaire israélien à Gaza; l'établissement d'une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l'Autorité palestinienne", ajoute le texte.

Actuellement, l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75% de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Elle bombarde toute la zone de manière indiscriminée.

Pendant ce temps, le Premier ministre Netanyahu fait face à un nouveau front intérieur: les juifs orthodoxes ont appelé à la mobilisation contre l'obligation de la conscription militaire à laquelle la plupart échappent pour le moment, et que l'Etat entend leur imposer. Plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté jeudi à Jérusalem.

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"Pas une promenade de santé"

Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a dénoncé vendredi matin sur X la décision du cabinet, la qualifiant de "catastrophe qui va entraîner beaucoup d'autres catastrophes".

Il a estimé que ce plan allait amener "la mort des otages, celle de nombreux soldats, coûter des dizaines de milliards aux contribuables israéliens et (provoquer) une faillite diplomatique".

"Les plans de Netanyahu (...) confirment sans l'ombre d'un doute son désir de se débarrasser des otages et de les sacrifier pour réaliser ses intérêts personnels et son agenda idéologique extrémiste", a affirmé de son côté le Hamas.

Dénonçant "un revirement flagrant du processus de négociation (...) malgré la proximité d'un accord final", le mouvement palestinien assure que "toute escalade (...) ne sera pas une promenade de santé et aura un coût élevé et douloureux" pour Israël.

La presse israélienne annonçait depuis plusieurs jours un plan visant "à conquérir l'ensemble de Gaza, y compris les camps de réfugiés" situés dans le centre du territoire, une opération de plusieurs mois qui nécessitera une mobilisation massive de réservistes.

Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies israéliennes, démantelées en 2005 avec le retrait unilatéral décidé par le Premier ministre d'alors, Ariel Sharon.

A Gaza, la Défense civile a fait état d'au moins 35 Palestiniens tués par des frappes ou des tirs israéliens. 

L'Organisation mondiale de la santé a annoncé que 99 personnes, dont 29 enfants de moins de cinq ans, étaient mortes de malnutrition depuis le début de l'année, "des chiffres probablement sous-estimés", a souligné le directeur général de l'agence, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), 86,3% du territoire est militarisé par Israël et soumis à des ordres d'évacuation. Les zones non occupées sont aussi les plus peuplées: les villes de Khan Younès et Gaza, les camps de réfugiés de Deir-el-Balah, dans le centre du territoire.

Après 22 mois d'une guerre dévastatrice, le petit territoire palestinien est menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU, et dépend totalement de l'aide humanitaire, distribuée en quantités largement insuffisantes, d'après les humanitaires.

Quelque 2,4 millions de Palestiniens vivent au quotidien sous les bombes dans ce territoire qui longe la Méditerranée. Depuis son déclenchement en octobre 2023, la guerre israélienne y a déjà tué 61.258 Palestiniens, selon les données du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l'ONU.

SOURCE:TRT français et agences
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