Le Madleen, affrété par des organisations de la société civile européennes et internationales, transportait des vivres, des médicaments et du matériel médical à destination de la population civile de Gaza, confrontée à une crise humanitaire sans précédent depuis des mois.
À bord de ce navire se trouvaient plusieurs militants humanitaires et personnalités politiques, dont Rima Hassan, eurodéputée franco-palestinienne élue sous la bannière de La France insoumise.

Elle a été arrêtée par les forces israéliennes lors d'une opération brutale menée en pleine mer, dans les eaux internationales, avant d’être placée en détention en Israël, sans qu’aucune charge juridiquement justifiable n’ait été annoncée publiquement à ce stade.
L’arraisonnement du navire par la marine israélienne qui s’est déroulé dans une zone qui ne relève pas de la juridiction israélienne soulève de sérieuses questions sur le respect du droit maritime et des conventions internationales.
Plusieurs juristes du droit international ont d’emblée dénoncé une violation manifeste du droit de la mer et du droit international.
Silence des institutions européennes
Malgré l’arrestation d’une élue démocratiquement mandatée, ni la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, ni la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’ont publiquement réagi.
On relève à peine une timide réaction de Delphine Colard, porte-parole du Parlement européen, qui a affirmé que “la protection et le bien-être des eurodéputés, partout dans le monde, resteront toujours une priorité absolue pour le Parlement européen”, sans condamnation quelconque de la détention de Rima Hassan par les autorités israéliennes.
Le président français Emmanuel Macron s’est contenté, lui, d’appeler au retour "dans les plus brefs délais" des ressortissants français.
L’absence de réaction forte à la fois de la France et des institutions européennes suscite l’indignation de l’opinion publique française et internationale.
Pendant que les autorités européennes tergiversent, en revanche une mobilisation citoyenne s’amplifie à travers le continent.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Paris, Bruxelles, Berlin et à Genève exigeant la libération immédiate des militants à bord du Madleen et dénonçant le blocus meurtrier de Gaza.
Alors que certains eurodéputés comme Marc Botenga ou Manon Aubry demandent la libération de Rima Hassan et des sanctions contre Israël pour violations du droit international, l’absence de réaction forte au sein des institutions européennes semblent cautionner l’impunité de l’État hébreu.
Ce nouvel épisode pourrait accentuer la fracture déjà visible au sein du Parlement européen sur la question israélo-palestinienne et devenir un test décisif quant à la crédibilité des institutions européennes quant à leur engagement à défendre les droits humains, y compris de leurs propres élus.