POLITIQUE
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Des intellectuels belges appellent à dénoncer la complicité de l’Europe dans le génocide à Gaza
Une plainte officielle serait déposée contre l’État belge et le gouvernement flamand pour complicité dans le génocide à Gaza.
Des intellectuels belges appellent à dénoncer la complicité de l’Europe dans le génocide à Gaza
Des intellectuels belges dénoncent la complicité de l'Europe dans le génocide à Gaza / Getty Images
il y a un jour

“J’accuse” est un événement qui a été organisé dans le cadre du festival belge Gand pour briser le silence européen autour de ce que les participants qualifient de génocide continu dans la bande de Gaza, dans une démarche visant à demander des comptes aux gouvernements européens pour leur complicité dans cette crise humanitaire croissante.

 L’événement tire son nom du célèbre texte “J’accuse” d’Émile Zola, dans lequel l’écrivain français a plaidé pour la justice et a appelé à briser le silence pour obtenir réparation.

 L’initiative a rassemblé des intellectuels, juristes et universitaires belges dans un effort solidaire coordonné. Erik Goeman, organisateur et coordinateur du festival de Gand depuis 36 ans, a affirmé que “Gaza n’existe plus réellement” en raison de la destruction massive de ses infrastructures et habitations.

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 “Un génocide au quotidien”

Goeman a qualifié le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou – recherché par la Cour pénale internationale – de “criminel de guerre qui doit être jugé à La Haye”, insistant sur la nécessité de ne pas ignorer la question de Gaza lors des débats de cette année.

 L’organisateur belge a cité des chiffres alarmants illustrant l’ampleur de la catastrophe humanitaire. Il a, à ce titre, rappelé le déplacement de 700 000 personnes de leurs maisons au cours des trois derniers mois, sur une population totale de deux millions dans la bande de Gaza.

 Il a ajouté que le nombre d’enfants mourant de malnutrition est en constante augmentation.

 Goeman a fermement rejeté les affirmations selon lesquelles l’armée israélienne serait “la plus morale au monde”, l’accusant de commettre des crimes de guerre documentés.

 Il a, dans ce contexte, évoqué des témoignages de soldats israéliens affirmant avoir été contraints par leurs supérieurs à tirer sur des civils qui tentaient de récupérer du pain, de la farine ou du riz aux points de distribution humanitaire. L’organisateur a appelé à traduire les officiers supérieurs en justice pour crimes de guerre.

 Il a également mis en lien les événements actuels avec un contexte historique plus large, affirmant que ce génocide est “une conséquence inévitable de la politique d’occupation et d’apartheid menée par Israël depuis 1948”.

 Il a qualifié les événements actuels de “résultat final” de décennies de politiques, soulignant que ces pratiques ont lieu “chaque jour et chaque nuit, pendant que nous observons”.

 Les participants ont annoncé un projet ambitieux visant à déposer une plainte officielle contre l’État belge et le gouvernement flamand pour complicité dans le génocide à Gaza.

 Échec politique et moral 

Le juriste Dimitri Vandemeerschen a rejoint ces critiques, avertissant que l’Europe fait face à un “échec politique, moral et juridique” dans sa gestion de la situation à Gaza.

 Il a rappelé que chaque État est obligé, en vertu de la Convention sur le génocide, de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher un génocide en cas de risque réel, soulignant que la Cour internationale de justice a confirmé l’existence de ce risque depuis plus d’un an et demi.

 Vandemeerschen a vivement critiqué “l’hypocrisie européenne” dans l’application du droit international, expliquant que les dirigeants européens ne cessent de prêcher le droit international concernant la Russie et l’Ukraine, mais gardent le silence lorsqu’il s’agit des violations israéliennes.

 Il a relevé la forte contradiction dans le maintien de liens diplomatiques étroits avec Netanyahu, malgré le mandat d’arrêt lancé à son encontre par la CPI.

 Le juriste a affirmé que ce qui se passe à Gaza n’est pas une exception historique, mais le résultat logique d’une politique d’occupation continue depuis des décennies.

 Il a souligné que le déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza s’inscrit dans un modèle prolongé observé en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, rappelant que la CIJ a déclaré que la fin de ce régime est une responsabilité collective de tous les États membres de l’ONU, y compris la Belgique.

 La machine de propagande en Israël

Vandemeerschen a souligné  que le génocide et l’occupation sont un projet collectif, expliquant que si les alliés d’Israël retiraient leur soutien, la situation prendrait fin en un ou deux mois.

 Il a conclu qu’en tant que petit pays, Israël n’a ni la capacité logistique militaire ni la capacité économique de maintenir cette situation sans le soutien de l’Europe et des États-Unis.

 

 

 

SOURCE:TRT français et agences
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