Après 22 mois de guerre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu est confronté à une très forte pression en Israël et de l'étranger pour mettre fin à son offensive à Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d'une "famine généralisée", selon l'ONU.
Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien, l'armée se prépare à envahir la ville de Gaza, une agglomération en grande partie détruite dans le nord du territoire.
A la suite de l'annonce de ce plan, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra dimanche à 10H00 une réunion d'urgence sur Gaza, ont indiqué vendredi à l'AFP plusieurs sources diplomatiques.
L'armée "se prépare déjà aujourd'hui à la mise en œuvre complète des décisions", a indiqué le ministre de la Défense, Israël Katz.

De l'Allemagne, pourtant l'un des plus fidèles alliés d'Israël, à l'UE, en passant par la France, la Chine et de nombreux pays musulmans, l'annonce de ce plan a suscité la réprobation internationale.
Berlin a annoncé suspendre les exportations d'équipements militaires susceptibles d'être utilisés dans l’enclave assiégée. Netanyahu a appelé le chancelier Friedrich Merz pour lui "exprimer sa déception" face à ces sanctions.
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a mis en garde Israël contre "une escalade dangereuse" qui "risque d'aggraver les conséquences déjà catastrophiques pour des millions de Palestiniens".
Actuellement, l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75% de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies, démantelées lors de son retrait unilatéral en 2005.
"Abandonner les otages"
Le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, a réaffirmé que la décision israélienne signifiait le "sacrifice" de ces otages.
Ballottés depuis des mois au gré des ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne, à la merci des bombardements quotidiens, les habitants de la ville de Gaza craignent le pire, tandis qu’en Israël, les familles d'otages s'inquiètent elles aussi.
Ce plan "signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien", a déclaré le Forum des familles.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a annoncé, vendredi, la mort de 18 personnes, tuées par des tirs israéliens à Gaza.
Il s'est par ailleurs inquiété des "risques élevés" de blessures et de décès parmi les populations provoqués par les parachutages d'aide.
Selon Amjad Al-Chawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes à Gaza, les procédures d'inspection aux points d'entrée ralentissent l'acheminement de l'aide, limitée selon lui "entre 70 et 80 camions par jour" alors que l'ONU estime les besoins à au moins 600 camions par jour.
Selon l'OMS, 99 personnes, dont 29 enfants de moins de cinq ans, sont mortes de malnutrition depuis janvier, "des chiffres probablement sous-estimés". Le ministère de la Santé de Gaza a affirmé, vendredi même, que ce nombre s'élevait à 202, dont 98 enfants.
La guerre israélienne a déjà tué 61.330 Palestiniens à Gaza, selon les données du ministère de la Santé de l’enclave assiégée, jugées fiables par l'ONU.